Imperturbable machine à gagner depuis le début de saison, la formation Jumbo-Visma a enquillé une 5e victoire en cinq courses sur les pavés flamands en remportant A Travers la Flandre mercredi dernier. Un succès, griffé Christophe Laporte, qui porte, comme souvent le sceau de Tiesj Benoot. L’homme de l’ombre de la Jumbo-Visma. Le donneur d’assists silencieux qui frappe… pile quand son équipe en a besoin.
Le guide de la Jumbo-Visma
Être sous-estimé est un concept tout à fait relatif en cyclisme. Parce que, par essence, certains coureurs le sont, de par leur rôle dans l’ombre ou leur façon de courir. Être un coéquipier, c’est savoir mettre ses propres desseins de côté et se sacrifier pour son leader.
Et se sacrifier, c’est ce que Benoot fait de mieux depuis son arrivée chez Jumbo en 2022. Balancé au milieu d’un parterre de stars et d’égos, le Belge a très vite su trouver sa place. Pas un hasard, d’ailleurs, si son contrat fut prolongé… six mois après son arrivée.
Pas un hasard non plus si, à l’arrivée d’A Travers la Flandre mercredi dernier, les premiers mots du vainqueur du jour, Christophe Laporte, étaient dirigés vers Benoot : “L’équipe a fait un travail incroyable. Tiesj était très fort. C’était le plus fort dans les bosses.”
Le plus fort, Benoot l’est depuis quelques semaines déjà. Ou l’un des plus forts en tout cas, moins d’un an après sa fracture au cou. Dans un rôle atypique… qui lui convient à merveille : celui de décapsuleur de course.
Déjà sur les tortueuses routes de Milan Sanremo, on en avait eu un premier aperçu. Alors que le peloton de tête somnolait, c’est lui qui avait tenté un coup de force en accélérant en compagnie de Wout van Aert. Et si la tentative du duo belge n’avait pas fonctionné, elle avait eu le mérite de décanter la course. Et de prouver que Benoot est souvent là, quand il le faut.
Rebelote mercredi dernier d’ailleurs, sur A Travers la Flandre. A 50 bornes de l’arrivée, Benoot, même diminué par une maladie, se montre en tête de groupe. Son accélération puissante fait mal, très mal et écrème sensiblement l’essaim de favoris. 8 costauds résistent. Mais de nombreux gros noms sont piégés. La voie royale vers la victoire de Laporte est toute tracée.
Le donneur d’assists qui, parfois, va au bout lui-même
Ces derniers mois, Benoot est devenu une sorte de “donneur d’assists” chez Jumbo. L’homme qui, subitement, dynamite la course à distance plus ou moins raisonnable de l’arrivée en plaçant une attaque. L’homme qui donne le coup de pédale qui fait mal à la concurrence et qui fait le travail, en amont, pour mettre ses coéquipiers sur les bons rails. Sentir la course, flairer le bon moment pour frapper, c’est ce que Benoot a toujours su faire. Aujourd’hui, c’est devenu son rôle à part entière.
Et comme tout donneur d’assists qui se respecte, Benoot peut de temps en temps aller lui-même au bout. Tout dépend évidemment des circonstances. Comme ce 26 février dernier, sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne, où Benoot a profité de la supériorité numérique de Jumbo dans les derniers kilomètres pour filer à l’anglaise, au prix d’une attaque décisive, et s’offrir sa 1e victoire de la saison.
"Je ne gagne pas souvent mais quand je gagne, ce sont de belles courses" avait-il humblement confié après l’arrivée. "Il le mérite tellement" avaient expliqué, à la cantonade, tous ses coéquipiers de chez Jumbo.
Ce dimanche, Benoot a une nouvelle occasion de prouver sa valeur sur le Tour des Flandres. Une course qu’il affectionne. En 2015, il avait fini 5e pour sa toute première participation. Bis repetita ce dimanche ? Bonne question. On imagine que si on lui posait la question, Benoot répondrait que l’équipe prime sur le reste. Mr Assists, on vous l’a dit…
Tiesj Benoot, vainqueur à Kuurne : "Clairement l'une de mes plus belles victoires"
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