Coupe du Monde 2022

Tirage au sort de la Coupe du Monde : et si les Diables Rouges tombaient sur eux ?

Tirage au sort de la Coupe du Monde : et si les Diables Rouges tombaient sur eux ?

© BELGA

Alea jacta est, le sort en est (bientôt) jeté : vendredi soir à Doha, place aux boules (chaudes et froides ?) pour le tirage au sort des groupes du prochain Mondial qatari.

Vous connaissez le principe : les 32 qualifiés (29 connus + encore 3 à désigner…) sont versés dans 4 poules déterminées par le ranking FIFA (sauf pour le pays organisateur, placé d’office parmi les têtes de série) et un tirage orienté géographiquement – aucune équipe ne pouvant hériter d’un adversaire de la même Confédération… sauf les équipes affiliées à l’UEFA.

Lançons-nous dès lors dans le jeu des pronostics : quel serait, sur papier le groupe le plus difficile et le plus facile pour nos Diables Rouges ? Mais aussi, soyons légers, le plus… nostalgique, le plus maudit, le plus géopolitique ou le plus exotique ?

LE GROUPE LE PLUS DIFFICILE : ALLEMAGNE, SENEGAL, CANADA

Pas besoin de faire un dessin avec la Mannschaft : couronnés rois du monde en 2014, les Allemands restent d’indécrottable compétiteurs. Hormis un succès en amical en 1954 (2-0), nos Diables ont perdu… leurs 15 derniers duels face aux Teutons ! Avec le Sénégal, on tient là le vainqueur de la CAN 2022, premier trophée majeur des Lions de la Teranga, avec ses vieilles connaissances Kalidou Koulibaly (ex-Genk) et Cheikou Kouyaté (ex-Anderlecht). Enfin, gare au Canada : les Canucks incarnent l’une des générations montantes du foot mondial, avec leur prodige Alphonso Davies (Bayern Munich) sans oublier Jonathan David (ex-Gand, plus gros transfert sortant de l’histoire de la Pro-League) et Tajon Buchanan (Club Bruges).

Kevin De Bruyne buteur, lors du match fou face aux Etats-Unis au Mondial 2014
Kevin De Bruyne buteur, lors du match fou face aux Etats-Unis au Mondial 2014 © AFP

LE GROUPE LE PLUS FACILE : ETATS-UNIS, TUNISIE, EMIRATS ARABES UNIS

Restez au foot, laissez-nous le soccer : le cliché est tenace, le ballon rond aux States vit toujours des soubresauts. Belgique-USA en Coupe du Monde, c’est surtout le souvenir d’un match dingo en 2014, sorte de kermesse aux pigeons sans fil tactique, ni assise défensive. Remettez-nous les States de l’époque… sans leur gardien Tim Howard : Romelu en fera des chicken wings. La Tunisie, c’est une dernière CAN péniblement bouclée en quarts face au Burkina Faso… que viennent de dévorer nos Diables U-50. Et face aux Aigles de Carthage, plus qu’une calamiteuse sortie à Oita lors du Mondial asiatique de 2002, c’est surtout pour nous le souvenir d’une promenade de santé (5-2) à Moscou, lors du master class de 2018. Enfin, que dire des Emirats Arabes-Unis (s’ils franchissent l’Australie puis le Pérou en barrages) ? Qu’ils sont 74e à l’indice FIFA et que le héros de leur qualification pour le barrage se nomme Harib Al-Maazmi. Sinon… rien.

LE GROUPE LE PLUS BELGICAIN : PAYS-BAS, JAPON, GHANA

C’est le tirage le plus imprégné du houblon de notre Jupiler Pro-League. Avec les Pays-Bas, Hans Vanaken et Charles De Ketelaere ont de bonnes chances de causer belgitude avec leurs potes Noa Lang et Arnaut Danjuma. Contre le Japon, les supporters du Parc Duden seront meurtris à l’idée de chanter la Brabançonne face à leurs chéris Kaoru Mitoma et Koki Machida. Enfin, le Ghana nous proposera avec Denis Odoi un… ex-Diable Rouge sélectionné par Marc Wilmots en 2012 pour l’amical face au Monténégro.

Denis Odoi, lors de son unique cap avec les Diables Rouges, face au Monténégro en 2012
Denis Odoi, lors de son unique cap avec les Diables Rouges, face au Monténégro en 2012 © BELGA

LE GROUPE LE PLUS COMMUNAUTAIRE : DANEMARK, MAROC, UKRAINE

Le Danemark, c’est un peu le cousin qui occupe notre chambre de bonne. Très présente à Bruxelles auprès des institutions européennes, la communauté danoise a fourni au football belge tant de champions cramponnés (Morten Olsen, Benny Nielsen, Soren Skov, Preben Elkjaer, Per Frimann, Henrik Andersen, Frank Arnesen…) que recroiser nos chers Vikings reste un plaisir éternel. Encore plus avec leur symbole fort Christian Eriksen… Le Maroc représente la plus grande communauté allochtone de Belgique… et le présent de la jeunesse bruxelloise : et si on revivait le duel du Mondial 1994 (1-0) ? Enfin, comment ne pas considérer comme nôtres ces milliers de réfugiés ukrainiens chassé de chez eux par la guerre et en quête de foyer sous nos cieux ? (A condition bien sûr que l’Ukraine franchisse le double barrage Ecosse/Pays de Galles…)

LE GROUPE DES MEILLEURS SOUVENIRS : URUGUAY, JAPON, ECOSSE

L’Uruguay d’Enzo Francescoli au Mondiale 1990, c’est le souvenir d’un des plus beaux matches de l’Histoire des Diables, emmenés par un Enzo Scifo des grands soirs. Un parcours superbe qui allait s’achever… par un hold-up signé David Platt. En 2002, la Belgique vit son dernier Mondial avant une longue éclipse de 12 années : face au Japon, le retourné de Marc Wilmots et le lob pied ouvert de Peter Vander Heyden sauveront le partage. Mais surtout : comment oublier le sommet de Rostov, marqué par le goal bordélique (copyright Philippe Albert) de Nacer Chadli. Enfin, l’Ecosse (NDLA : si elle gagne ses barrages contre Ukraine et Galles…) et ses incroyables fans ne sont que de bons souvenirs pour nos Diables. Qui, faute de croiser les hommes en kilt en grand tournoi, les ont chaque fois dominés en éliminatoires (Euro 80, Mondial 2002, Mondial 2014, Euro 2020).

Le retourné de Marc Wilmots face au Japon, au Mondial 2002
Le retourné de Marc Wilmots face au Japon, au Mondial 2002 © BELGA

LE GROUPE MAUDIT : MEXIQUE, POLOGNE, ARABIE SAOUDITE (OU PAYS DE GALLES)

Dire Mexique, c’est forcément penser à l’épopée de 1986… Mais c’est oublier que cette même campagne Mexigoal avait débuté par une amère défaite face au pays organisateur, porté par son buteur Hugo Sanchez. C’est aussi gommer la fournaise de Bordeaux et les sauts de crapaud de Cuahtemoc Blanco, qui sonnèrent le glas des Belges au Mondial français de 1998. Evoquer la Pologne, c’est raviver chez un certain Theo Custers le cauchemar d’un grotesque 3-0, livré clé sur porte par Zbigniew Boniek au Camp Nou en 1982. Et dire que la maman de Robert Lewandowski n’allait enfanter son rejeton que six ans plus tard… Pour le 3e adversaire maudit, on vous laisse le choix : ce sera, soit l’Arabie Saoudite du maléfique d’Al-Oweiran, auteur en 1994 d’un solo de légende parmi des Belges en sommeil profond, soit ce satané Pays de Galles de 2016 marqué au fer rouge par Hal Robson-Kanu. (Condition préalable : le Pays de Galles doit remporter son barrage contre le vainqueur d’Ecosse-Ukraine)

LE GROUPE LE PLUS GEOPOLITIQUE : SUISSE, IRAN, UKRAINE

Avec les Helvètes, jamais de soucis : que de la grise neutralité… Sauf que, sur un pitch vert, la marine suisse a su montrer les dents au dernier Euro : pas vrai, Didier Deschamps ? Avec l’Iran, c’est toujours polémique : le régime vient de jeter du stade, et manu militari, des femmes qui s’étaient pris d’envie de voir du foot en live. Qu’en pensent les familles Bayat, Golizadeh et Rezaei ? Enfin, voir l’Ukraine au Mondial serait le plus beau pied de nez du sport à la politique sale et guerrière. Car, la FIFA ayant enfin osé, on ne verra de toute façon pas la Russie au Qatar…

Romelu Lukaku, double buteur en Croatie en 2013.
Romelu Lukaku, double buteur en Croatie en 2013. © BELGA

LE GROUPE LE PLUS TOURISTIQUE : CROATIE, COREE DU SUD, PEROU

Offrons-nous un petit air de vacances en automne : qui cracherait sur le cœur  historique de Dubrovnik, sur les marchés typiques de Séoul et sur la vue depuis le Machu Picchu ? Bon, ça ne nous fera pas gagner les matches… Mais on peut toujours se consoler en se disant que la Croatie de Luka Modric est vieillissante, que les Belges ont gagné 3 de leurs 4 duels contre la Corée et qu’ils n’ont joué qu’une fois face au Pérou en 1999… quand les Diables s’appelaient encore Wilfried Delbroeck, Stefaan Tanghe et Marc Hendrickx. Qui ?

Irlande - Belgique : 26 mars 2022 (2-2)

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Belgique - Burkina Faso : 29 mars 2022 (3-0)

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