JO d'hiver - Pékin 2022

Tokyo 2020 : "Tout arrive et se connecte au bon moment" pour Dylan Borlée, Kevin aborde ses 4e Jeux avec toujours le rêve d’y enlever une médaille

Les Belgian Tornados se préparent pour les relais aux Jeux Olympiques.

© Belga

Le magnifique Kasamatsu Sports Park sert de cadre d’entraînement aux athlètes du Team Belgium qui préparent les Jeux de Tokyo. Dimanche matin, ce sont les protégés de Jacques Borlée, spécialistes du tour de piste, qui ont profité de la chaleur déjà bien installée (30°C) heureusement tempérée par une brise bienvenue. Comme souvent, alors que la grande échéance approche, la forme arrive au bon moment après un début de saison compliqué pour presque tout le groupe.

"Notre grosse erreur a été, je crois, d’avoir fait le vaccin contre le Covid juste après les Relais Mondiaux d’où on est rentrés crevés", a expliqué Dylan Borlée, rassuré depuis son dernier chrono de 45.63 le 11 juillet à Sotteville. "Après une année compliquée à trouver les sensations tout arrive et se connecte au bon moment. On doit encore régler les petits détails, mais si tout le monde arrive calme et serein, on peut réaliser de grandes choses. Il faut rester concentrés et bien dans notre bulle".

Avec les performances de Cynthia, cela booste le mixte. C’est une potentielle chance de médaille

Nous ne sommes pas les Etats-Unis, c’est sûr" poursuit le cadet de la fratrie qui estime être dans une des meilleures formes de sa vie. "Il va falloir gérer les efforts de chacun dans les différentes courses." Un programme qui risque de s’alourdir depuis que le relais mixte a pris son envol. "C’est vrai qu’avec les performances de Cynthia (Bolingo) qui sont incroyables, cela booste le mixte. C’est une potentielle chance de médaille. Maintenant, il y a de très très fortes équipes en face. Ce sera encore meilleur qu’à Doha." Aux derniers Mondiaux le mixte avait terminé 6e, les Cheetahs 5e et les Tornados 3e.

Les séries "seront une bonne manière de se mettre en jambes mais attention à ne pas "se cramer" pour ceux qui disputeront l’individuel. L’expérience va jouer un rôle énorme. On est pas mal sur ce plan, je crois. Et puis on a un très bon esprit d’équipe et c’est très chouette".

Kevin Borlée aborde ses 4e Jeux avec toujours le rêve d’y enlever une médaille

Kevin Borlée lui, va disputer ses quatrièmes Jeux Olympiques consécutifs dans une des épreuves les plus redoutables de l’athlétisme : le 400 mètres. Une performance peu commune qu’il partage avec son frère jumeau Jonathan à une différence près, le capitaine des Belgian Tornados s’alignera tant dans les relais que dans l’épreuve individuelle.

"Les premiers Jeux sont les plus incroyables par l’expérience et de ce point de vue c’est dommage pour les athlètes pour qui il s’agit des premiers Jeux. Pour moi, ce sont les quatrièmes c’est cela qui me motive, mais l’approche entre Pékin et Tokyo est complètement différente, c’est certain."

Désormais, les relais plus que l’individuel constituent les meilleures chances de podium. "On a de belles opportunités, c’est sûr. De mon côté je vais essayer de contribuer comme je peux en donnant le maximum et en profitant au maximum. J’ai besoin de rythme après deux mois très compliqués (il a signé son meilleur temps de la saison 45.56 le 11 juillet à Sotteville). Je sens à l’entraînement que je monte en puissance, cela c’est positif. Je vais prendre étape par étape, course par course. Le mixte d’abord. L’individuel fera du bien quoi qu’il arrive. Je ne m’inquiète pas trop (de la fatigue). Je ne veux pas trop réfléchir et essayer d’en profiter."

On sera tous prêts pour performer. Je pense qu’on peut aller très vite.

A la question de savoir comment il explique ses performances remarquables comme dernier relayeur, Kevin Borlée avance modeste : "c’est peut-être parce que les autres ne savent pas courir les relais. J’arrive à exploiter ma forme du moment sans doute plus facilement en relais. En individuel, la recherche de rythme est plus compliquée."

Après des médailles mondiales en individuel (bronze 2011) et en relais (bronze 2019) et des titres européens individuel (2010) et par équipes (2012, 2016, 2018), sans parler des épreuves indoor, seul le podium olympique manque encore à son tableau de chasse.

"C’est l’envie, le rêve, c’est sûr. Je l’ai toujours dit on ne contrôle pas la concurrence. On sera tous prêts pour performer. Je pense qu’on peut aller très vite. Maintenant, où cela va-t-il nous mener ? En 2016, on aurait pu le faire. On était à 3/100e (de la médaille de bronze dans le relais masculin, NDLR). Depuis que l’on court c’est toujours allé de plus en plus vite. On a beau s’améliorer, cela va plus vite. Cela reste un rêve : décrocher une médaille."

Jonathan Borlée prêt à accepter le rôle de remplaçant chez les Tornados

Comme son frère jumeau Kevin, Jonathan Borlée s’apprête à 33 ans à disputer ses quatrièmes Jeux Olympiques. Cette année les soucis physiques ne lui ont permis que d’être sélectionné comme "joker" des relais. Une situation qui n’est pas totalement derrière lui. "C’est un peu difficile" reconnaît-il. "J’ai eu pas mal de pépins dernièrement, l’entraînement se passait plutôt bien, mais j’ai chaque fois eu un petit frein qui m’empêchait de m’exprimer à 100%. Ici, on bosse un maximum pour être le plus performant possible et essayer d’apporter quelque chose à l’équipe. J’espère pouvoir courir, mais voilà j’accepterai le rôle que l’on me donnera. Je vais essayer de m’entraîner le mieux possible, d’être le plus performant et ce sera la décision du coach. S’il estime que je suis assez fit et que je peux aider l’équipe, ce sera sa décision."

Avec mon chrono, j’ai prouvé que j’avais ma place dans l’équipe.

Du coup, si Jonathan fait partie des jokers, Alexander Doom, le champion de Belgique du 400 mètres sait qu’il y a une place à prendre. Il a décroché le titre national individuel sur 400 mètres devant Sacoor et Dylan Bolée et, surtout, claqué en 45.34 son record personnel, un gain de 62/100e. Seul Jonathan Sacoor a couru plus vite en Belgique cette saison (45.17 à Tallinn le 10 juillet).

"Je n’avais pas vraiment prévu mon chrono. En série, tout s’est bien passé et je visais donc un temps d’environ 45.70. Le fait que j’aie couru 45.34 est pour moi une récompense pour tout le travail effectué cet hiver après ma blessure", Doom faisant référence à la déchirure des ischio-jambiers dont il a souffert et qui lui a fait manquer les Relais mondiaux début mai à Chorzow en Pologne.

À Tokyo, Doom pourra participer à la fois au 4x400 m masculin et au relais mixte. "La composition de l’équipe n’est pas encore fixée, nous devons encore en discuter, mais je suppose que je pourrai courirLes Tornados sont bien sûr l’un des fleurons de l’athlétisme belge, avec Nafi Thiam. Mais avec mon chrono, j’ai prouvé que j’avais ma place dans l’équipe. Les autres le savent aussi et le respectent. Nous sommes une bonne équipe et nous sommes prêts à nous battre ici."

De retour en grande forme et ambitieux, Jonathan Sacoor est prêt à compléter son puzzle

Quant à Jonathan Sacoor, il arrive aux Jeux Olympiques de Tokyo rassuré. Le 10 juillet sa médaille d’argent aux championnats d’Europe Espoirs (U23) à Tallinn a remis le champion du monde juniors 2018 du 400 m sur les rails du succès. Plus encore que sa 2e place, c’est son chrono le 3e chrono de sa carrière (45.17), derrière ses 45.03 réalisés aux Mondiaux juniors de Tampere et égalés aux Mondiaux de Doha en 2019 qui est à retenir. De quoi aborder ses premiers JO en confiance et fort d’une réelle ambition.

La concurrence est bien sûr très forte, mais nous le sommes aussi et nous avons notre place au sommet.

Après avoir claqué la porte de l’Université du Tennessee au printemps, où il étudiait depuis fin 2018, Jonathan Sacoor est revenu sous le giron de Jacques Borlée complètement hors forme. "Ce furent des mois difficiles pour moi. J’avais beaucoup de doutes et l’athlétisme n’était plus ma priorité. Non pas que je me sois mal entraîné aux États-Unis, mais c’était trop de volume. Les compétitions étaient programmées tous les week-ends. Je n’ai pas la force d’un coureur américain moyen de 400 m et, même si je n’aime pas l’admettre, c’était peut-être un peu trop dur pour moi aux États-Unis. Je suis un coureur qui doit avoir de la souplesse, qui a besoin de beaucoup de repos. Jacques sait comment me préparer et est un maître des détails. Et voilà, je suis de retour en pleine forme maintenant, exactement au bon moment."

Après une cinquième place à Londres et une quatrième à Rio, un podium à Tokyo demeure le Graal ultime. Sacoor croit aux chances des Tornados. "Bien sûr qu’il le faut, sinon pourquoi venir aux Jeux Olympiques ? Il faut viser le plus haut. La concurrence est bien sûr très forte, mais nous le sommes aussi et nous avons notre place au sommet. J’ai confiance."

Individuellement, Sacoor sera également en action sur la piste à Tokyo. Avec des objectifs, même s’il a reconnu qu’il devrait être au sommet de carrière à Paris en 2024. En attendant, dans la capitale japonaise "mon rêve est de courir la finale olympique. Si je veux l’atteindre, je sais que je dois faire un record personnel. Je sais que je vais être dans la meilleure forme de ma vie. Je suis plus fort et plus rapide qu’en 2019 et aussi mentalement. Je suis toujours meilleur lors des grands championnats et il n’y a pas de plus grand championnat que les Jeux Olympiques. Toutes les pièces du puzzle sont sur la table. À moi de les mettre en place."

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