Très loin de l’animation 3D et des univers virtuels de Pixar, qui lui a soufflé la statuette en 2020 "Soul", Tomm Moore cultive dans sa dernière œuvre, "Le Peuple Loup", son style de dessin animé à l’ancienne, empreint de poésie et ancré dans la nature. Ses décors, savant entrelacs de motifs géométriques, sont très travaillés.
Avec le "Cartoon Studio" qu’il a fondé et qui emploie aujourd’hui en Irlande 250 personnes, "on offre quelque chose de différent, dessiné à la main. Les gens sont de plus en plus nostalgiques de ces choses artisanales" tandis que "les gros studios doivent vendre des objets, faire quelque chose que tout le monde aime", raconte le réalisateur, barbe noire et cheveux en catogan, à l’AFP.
Une nouvelle fois, cet Irlandais pur jus, qui a grandi à Kilkenny, une ville médiévale du sud-est de l’île, puise avec son directeur artistique Ross Stewart dans le folklore local et les légendes païennes.
Le film raconte l’amitié entre deux fillettes que tout oppose : Robyn, fille d’un guerrier employé par les Anglais à éradiquer la dernière meute de loups qui hante la ville, et Mebh, issue d’une tribu mythologique, le "peuple loup", dont l’âme s’envole pour se transformer en canidé lorsqu’ils s’endorment.
Sauvage et libre, Mebh, à la recherche de sa mère disparue, vit en harmonie avec une nature menacée par les hommes. Fable initiatique entre ambiance moyenâgeuse et fantasy, le "Peuple Loup" montre l’amitié fusionnelle entre ces deux fillettes, qui vont trouver un but commun : sauver la nature.