Les Carmina Burana sont un ensemble de 24 poèmes médiévaux qui ont été rendus célèbres par la musique de Carl Orff. Étymologiquement, le terme de Carmina Burana signifie des Chants de Beuern, en référence au Monastère de Benediktbeuern où ont été retrouvés ces poèmes médiévaux.
Ces poèmes – ou tout au moins le manuscrit qui les contient – datent du XIIIe siècle et sont le fruit de goliards, des clercs renégats sans domicile fixe qui au Moyen-Âge s’intéressaient plus à l’émeute et au jeu qu’à mener une vie exemplaire de citoyens responsables.
Les sujets des écrits de ses fameux goliards varient : satires politique et religieuse, chanson à boire, chanson d’amour d’une franchise inhabituelle. Ils n’hésitaient pas à y évoquer ouvertement l’hédonisme et à y renier l’éthique chrétienne. Les connaissances actuelles de la poésie et de la musique médiévale suggèrent que tous les poèmes étaient destinés à être chantés même si seuls quelques-uns d’entre eux sont accompagnés de musiques dans le manuscrit.
Le compositeur allemand Carl Orff a découvert ces poèmes dans un ouvrage intitulé Wine, Women and Song qui comprenait 46 poèmes du recueil traduits en anglais. Et avec un ami passionné par le latin, il en a sélectionné 24 afin de les mettre en musique. Ces textes parlent en particulier de fluctuation constante de la fortune et de la richesse, de la nature éphémère de la vie, de la joie procurée par le retour du printemps, mais aussi des plaisirs de l’alcool, de la bonne chère, du jeu et de la luxure.
Et le premier de ces poèmes mis en musique par Carl Orff, le plus connu d’entre tous, c’est le fameux O Fortuna, que nous avons tous au moins entendu une fois, avec ce chœur qui donne une puissance dramatique à cette complainte en latin médiéval.