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"Toucher au système politique affecterait directement des décisionnaires", affirme la députée Margaux De Ré

Margaux De Ré sur le conservatisme politique

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Les résultats de l’enquête "Noir Jaune Blues" de la RTBF et du journal Le Soir révèlent une société fragmentée. En Belgique, un Belge sur deux n’a plus confiance en les institutions qui nous dirigent. Un sentiment accentué par les différentes crises que nous avons traversées ces dernières années.

Mais pour la chercheuse du CRISP, Caroline Sägesser, la perte de confiance du citoyen s’explique également par l’inaptitude du politique à innover et simplifier. Elle s’explique par un conservatisme. "Les choses changent mais ont-elles changé dans la bonne direction ?", demande-t-elle sur le plateau de "QR le débat". "Il faut distinguer nos structures institutionnelles et le fonctionnement du monde politique. Au niveau institutionnel, on a beaucoup réformé l’État en 50 ans. Et finalement, ces réformes ont complexifié les structures au lieu de les simplifier. Cela complexifie l’adhésion."

Par ailleurs, les coalitions que forme le gouvernement ont parfois raison de la confiance du citoyen. "Au niveau du fonctionnement du monde politique, les limitations de mandats etc. Mais par ailleurs, nous avons un système qui impose des compromis. Et très souvent, les électeurs sont déçus des compromis qui ont dû être faits par rapport aux programmes que les partis avaient avancé."

Pour elle, le compromis n’est positif que s’il débouche sur une solution à laquelle la plupart des gens peuvent adhérer. "Ici, le citoyen voit surtout une forme d’immobilisme parce que notre système ne permet pas de changements radicaux sans l’accord de toutes les personnes qui se trouvent autour de la table."

Caroline Sägesser au sujet de l'immobilisme politique en Belgique

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Pour la députée bruxelloise Ecolo Margaux De Ré, le système n’évolue effectivement pas assez. "Nous sommes dans un système en place depuis très longtemps", réagit-elle. "De ce fait, toucher à ce système voudrait dire que les gens qui prennent des décisions seront affectés directement."

À titre d’exemple, la députée cite le décumul. "Si on venait à voter le décumul dans le temps demain, des personnes devraient retourner à une autre vie à la prochaine législature. Donc tout le monde dit qu’il veut changer de système mais quand il faut porter des choses basculantes…"

Pour elle, la communication et la transparence font partie du volet d’assainissement qui suscitera l’adhésion de la population.

Enfin pour Manu Douette (MR), député wallon et à la Fédération Wallonie-Bruxelles, il faut permettre aux politiques de continuer à travailler en politique après leur mandat. "Il y a des objectifs à atteindre et cela ne se fait pas en une législature. Oui, il faut limiter les mandats quand on fait de la politique, mais il faut aussi permettre à un politicien de se retrouver dans une autre fonction publique ou privée après son mandat pour lui permettre de faire part de ses expériences et pourquoi pas d’arriver avec de nouvelles idées pour ainsi remplir les objectifs."

Manu Douette sur la limitation des mandats

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