Les résultats de l’enquête "Noir Jaune Blues" de la RTBF et du journal Le Soir révèlent une société fragmentée. En Belgique, un Belge sur deux n’a plus confiance en les institutions qui nous dirigent. Un sentiment accentué par les différentes crises que nous avons traversées ces dernières années.
Mais pour la chercheuse du CRISP, Caroline Sägesser, la perte de confiance du citoyen s’explique également par l’inaptitude du politique à innover et simplifier. Elle s’explique par un conservatisme. "Les choses changent mais ont-elles changé dans la bonne direction ?", demande-t-elle sur le plateau de "QR le débat". "Il faut distinguer nos structures institutionnelles et le fonctionnement du monde politique. Au niveau institutionnel, on a beaucoup réformé l’État en 50 ans. Et finalement, ces réformes ont complexifié les structures au lieu de les simplifier. Cela complexifie l’adhésion."
Par ailleurs, les coalitions que forme le gouvernement ont parfois raison de la confiance du citoyen. "Au niveau du fonctionnement du monde politique, les limitations de mandats etc. Mais par ailleurs, nous avons un système qui impose des compromis. Et très souvent, les électeurs sont déçus des compromis qui ont dû être faits par rapport aux programmes que les partis avaient avancé."
Pour elle, le compromis n’est positif que s’il débouche sur une solution à laquelle la plupart des gens peuvent adhérer. "Ici, le citoyen voit surtout une forme d’immobilisme parce que notre système ne permet pas de changements radicaux sans l’accord de toutes les personnes qui se trouvent autour de la table."