Belgique

Toujours "ni de droite, ni de gauche", la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib se dit "plus libre que jamais"

L'invité de Matin Première

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Par Estelle De Houck sur base de l'Invité de Matin Première de Thomas Gadisseux

Cela fait près de 65 jours qu’Hadja Lahbib a été désignée ministre des Affaires étrangères. Pendant ce temps, les dossiers n’ont pas manqué : sanctions à l’égard de Moscou, évolution de la situation en Ukraine, mobilisation des femmes en Iran… Pour évoquer cette actualité, l’ancienne journaliste était l’invitée de Matin Première.

C’est la première interview audiovisuelle d’Hadja Lhabib depuis son entrée en fonction. Comme le jour de sa désignation, la ministre des Affaires étrangères se présente toujours comme "ni de gauche, ni de droite". Elle insiste : "je me sens totalement en phase et plus libre que jamais."

Compte-t-elle prendre un jour une carte de parti, celle du MR ? "On ne me l’a pas demandé en tout cas. Donc la question ne se pose pas, on verra quand on me la posera", répond l’ancienne journaliste. Sa réponse est tout aussi vague quant à sa présence sur une liste électorale du MR en 2024 : "On verra en 2024".

Le dossier ukrainien

Cette interview audiovisuelle représente aussi l’occasion de revenir sur un incident survenu au début de son mandat : la polémique autour de son voyage en Crimée en 2021, avec un visa délivré par la Russie, alors qu’elle était encore journaliste.

Hadja Lhabib dit d’ailleurs ne pas avoir compris la polémique. "Parce que c’était connu depuis un an", explique-t-elle. "C’était un voyage que j’ai réalisé en tant que documentariste, journaliste, qui date d’il y a un an et dont je ne me suis jamais cachée."

Cela ne veut pas dire que je reconnaissais cette annexion

"Ce n’était pas aller en Ukraine avec un visa russe, mais aller en Crimée avec un visa russe". En territoire occupé… mais "cela ne veut pas dire que je reconnaissais cette annexion", ajoute-t-elle. La ministre des Affaires étrangères estime donc ne pas avoir commis de faute à ce moment-là, "pas en tant que journaliste".

Hadja Lhabib compte d’ailleurs se rendre en sur place : "Je l’ai dit dès le début, je souhaite me rendre en Ukraine pour témoigner mon soutien. Mais il faut que ce voyage soit porteur de sens aussi. Nous sommes donc en train d’identifier plusieurs projets que nous souhaitons soutenir." Les agendas doivent donc encore s’accorder, mais "il y a eu une invitation officielle, lancée d’ailleurs par le Premier ministre ukrainien."

La ministre des Affaires étrangère est également revenue sur le huitième paquet de sanctions à l’égard de Moscou. Dans la longue liste de ces interdictions, une industrie brille par son absence : celle du diamant. Chaque année, les exportations de ces pierres brutes rapportent près de 2 milliards à la Russie. Or, 25% des diamants viennent de Belgique.

"Il faut savoir que l’exportation de diamant de la Belgique vers la Russie est interdite. C’est l’importation qui est autorisée", précise-t-elle. "Si la Commission n’a pas proposé ces sanctions, c’est sans doute qu’elle estime que ça n’ira pas vers le résultat recherché, c’est-à-dire de toucher l’économie russe et non la nôtre."

Le dossier iranien

L’Iran est également au cœur de l’actualité. Avec, notamment la mort de Mahsa Amini, jeune femme de 22 ans qui avait été arrêtée par la police des mœurs. Alors, quelle est la position de la Belgique face à l’Iran ? "Elle est très claire et n’a pas évolué", répond Hadja Lhabib. "J’ai condamné d’abord la mort de Mahsa Amini. Personnellement, humainement, en tant que femme et en tant que femme politique, j’ai été extrêmement touchée par cette femme qui a perdu la vie parce qu’elle ne portait pas correctement un foulard."

"Il se fait que quelques jours après j’ai rencontré le ministre des Affaires étrangères iranien. Je lui ai demandé de faire toute la clarté sur la disparition de Mahsa Amini. De cesser de réprimer dans la violence les manifestations pacifiques", explique notamment la ministre.

Toujours dans le contexte iranien, la Belgique a ratifié un traité permettant l’échange de prisonniers : l’Iran exige donc le transfert d’Assadolah Assadi, reconnu coupable de terrorisme en Belgique. Notre pays va-t-il échanger un prisonnier iranien en échange d’un Belge, emprisonné depuis des mois à Téhéran ?

"Je pense que c’est un raccourci de dire que l’Iran exige le transfert d’Assadi puisqu’elle n’a pas ratifié le traité", répond Hadja Lahbib. Pour l’instant, "il n’est donc pas question d’échanger Assadi."

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