Mark Cavendish (Deceuninck-Quick Step) a décroché son 34e succès d'étape sur la Grande Boucle à Carcassonne et a rejoint Eddy Merckx sur ce plan dans la grande histoire du Tour de France. A l’exception de ce record, tout ou presque oppose la terreur des sprints de l’Ile de Man et le Cannibale.
Du point de vue des qualités physiques d’abord. D’un côté une boule de nerfs et de muscles, un concentré d’énergie qui explose dans la dernière ligne droite, de l’autre le plus grand cycliste de tous les temps capable de s’imposer sur tous les terrains. Du point de vue du caractère ensuite : Cav' le bad boy, Eddy, le gendre idéal.
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Chacun dans leur domaine, Cavendish et Merckx sont deux immenses champions. À la polyvalence incroyable de notre compatriote, le Manx Express oppose l’ultra spécialisation. Si Eddy a gagné en montagne, en contre-la-montre, dans la plaine et même au sprint – bref partout où c’était possible -, Cav' a uniquement foudroyé ses adversaires avec son double-kick. Il a érigé le sprint en art.
Un chiffre les rapproche : 34. Il cristallise ce qui les rassemble en plus du talent. Mais derrière ces 34 bouquets, il y a plusieurs lectures. Elles balancent tantôt en faveur de l’un, tantôt en faveur de l’autre.
Il est utile de rappeler que Merckx a également compilé 5 victoires dans des chronos par équipes. Eddy a rassemblé ses succès en 6 participations à la Grande Boucle, là où Cavendish dispute son 9e Tour en 2021. Le triple champion du monde a claqué deux fois 8 victoires en une seule édition. Le record de Cav' en la matière est "bloqué" à 6.
En plus de ses victoires partielles, le Cannibale a ramené le jaune à Paris à 5 reprises mais il s’est aussi drapé de vert 3 fois, pour une seule tunique par points au Britannique.
La précocité et la longévité penchent du côté de l’Ile de Man. Cavendish a levé les bras sur le Tour pour la première fois à 23 ans 1 mois et 19 jours, près d’un an plus tôt que Merckx (24 ans et 17 jours). Près de 13 ans (12 ans 11 mois et 30 jours exactement) séparent la première victoire du sprinter de Douglas et son succès à… notre Eddy national avait eu besoin de deux fois moins de temps (6 ans et un jour).
Le taux de réussite du légendaire leader de la Molteni est plus important (34 victoires en 157 étapes).
Stats à l’appui, à part ces 34 victoires tout ou presque oppose les deux hommes. On peut faire dire beaucoup de choses aux chiffres, mais l’essentiel ce sont les histoires qu’ils racontent.