Après plusieurs jours à rester dans le sillage du leader, Adam Yates, le favori du Tour Primoz Roglic a fait tomber le Britannique de son piédestal pour s’emparer de la tunique jaune juste avant la journée de repos. Pour rattraper son débours, le Slovène a pu compter sur le travail de sape de son équipier de luxe Tom Dumoulin. Le Batave, outsider auto-proclamé à la victoire finale mais désormais 14e au classement à 3min22 du leader, a en effet décidé de ranger ses ambitions personnelles au placard pour soutenir à 100% Roglic dans sa quête d’un sacre.
Dumoulin, au four et au moulin tout au long du périple pyrénéen a donc été sacrifié par son équipe, Jumbo-Visma, au profit de Roglic. Un choix, peut-être prématuré au vu de la suite des hostilités, qui fait couler beaucoup d’encre. Si certains observateurs comprennent la décision de la formation néerlandaise de mettre tous ses œufs dans un même panier slovène, d’autres estiment que Jumbo pourrait s’être tiré une balle dans le pied.
C’est notamment le cas de Steven Kruiswijk, 3e du dernier Tour de France. Egalement membre de Jumbo-Visma, il avait dû déclarer forfait à cause d’une blessure à l’épaule contractée sur le Dauphiné Libéré. Absent de la course, il a tout de même donné son avis au micro de Cyclingnews : "La seule chose qui me dérange est que Tom Dumoulin n’est plus dans le coup pour remporter le classement général. Ce n’est pas bon pour l’équipe, même si Primoz a montré qu’il était en forme. Et je ne dis pas que c’est une erreur. Il n’y avait pas besoin de faire ça à ce moment de la course, si tôt dans ce Tour de France. Car c’est un grand coureur et il est capable d’être au top niveau pendant trois semaines. C’était peut-être trop tôt de le sacrifier et de le mettre hors d’état de nuire."