Tour de France : le bulletin de notes des équipes engagées

Un pour tous, tous pour un! L'équipe UAE Emirates n'avait qu'un seul objectif en tête amener Tadej Pogacar en jaune à Paris. Vainqueur de trois étapes, le Slovène a fait une grosse partie du boulot tout seul mais a aussi pu compter sur des équipiers totalement dévoués à sa cause. Intelligents, ils ne se seront pas entêtés à mener un rythme d'enfer dans le peloton lorsque cela n'était pas nécessaire. Tour de France parfait pour les Emiratis.

Malgré une équipe décimée par les chutes (4 coureurs sur 8 à l'arrivée), l'équipe Jumbo-Visma a terminé ce Tour de France en accord avec les objectifs fixés en début de Tour.

Après l'abandon du charismatique leader Primoz Roglic, l'équipe Jumbo-Visma n'a pas baissé les bras, bien au contraire. Portée par un sublime Wout van Aert, elle a embrassé la voie de la rédemption en décrochant 4 victoires d'étape (3 pour WVA et une pour Sepp Kuss).

Une tactique tournée vers l'offensive qui n'a pas empêché les Jaune et Noir de rester dans le coup au classement général avec une 2e place de Jonas Vingegaard. Primoz Roglic aurait-il pu mieux faire? Difficile avec un Pogacar de cette trempe.

Déjà tout feu tout flammes au Giro et au Dauphiné, le Team Bahrain Victorious a confirmé qu'il faisait désormais partie des équipes de l'élite dans ce Tour de France. Avec deux victoires d'étapes en baroudeur, Matej Mohoric aura montré que Tadej Pogacar n'était pas le seul slovène qui marchait fort sur ce Tour. Avec un succès d'étape de plus signé Dylan Teuns, une 9e place au général avec Pello Bilbao et de nombreux jours avec le pois grâce à Wout Poel, Bahrain Victorious a rempli magistralement son contrat. Et dire que son leader Jack Haig a dû abandonner sur chute dès la 3e étape... Dommage aussi pour Sonny Colbrelli, très offensif et deux fois deuxième mais invisible dans les sprints massifs.

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Patrick Lefevere a tout misé sur le retour en fanfare de Mark Cavendish et a été récompensé par 4 victoires d'étapes. Une belle moisson pour le Wolfpack qui avait également remporté la première étape grâce à un Julian Alaphilippe en forme décroissante. Tous unis derrière leur sprinteur, les membres de l'équipe Deceuninck auront une nouvelle fois montré un bel exemple de cohésion dans les cols pour sauver le maillot vert de Cavendish. Mention spéciale aussi pour Kasper Asgreen, souvent à l'attaque sur ce Tour et 2e du CLM de Saint-Emilion.

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Alpecin - Fenix n'a rien à envier à une équipe WorldTour. L'équipe belge aura réussi une première semaine exceptionnelle sur les routes du Tour avec les victoires de Mathieu van der Poel et de Tim Merlier mais surtout les 6 jours en jaune du Néerlandais.

Les deux semaines suivantes seront plus discrètes pour Alpecin qui se sera concentré surtout sur les sprints d'un épatant Jasper Philipsen, éblouissant et malchanceux avec ses 6 places dans le Top 3 d'étape. 

Sans doute l'équipe la plus offensive de ce Tour de France. Trek-Segafredo a laissé tomber ses ambitions de général pour se concentrer sur les victoires d'étapes. Une mission qu'ils ont mené à bien grâce à Bauke Mollema.

Les deux français de l'équipe Julien Bernard et Kenny Elissonde auront bien montré le maillot et n'auraient - eux non plus - pas volé un prix du supercombatif aux multiples prétendants. 

Jasper Stuyven et Edward Theuns ont eu aussi animé les échappées de cette Grande Boucle sans pour autant faire mouche. Les plus discrets - Nibali, Skujins et Pedersen - nous auront eux aussi permis d'assister à des courses débridées. Chapeau pour l'attitude offensive globale.

Bora - Hansgrohe ne sait pas laissé abattre par les contre-performances de Peter Sagan, toujours pas au mieux. L'équipe allemande s'est emparée de deux victoires d'étape grâce à Nils Politt et Patrick Konrad tout en signant un précieux top 5 au général avec Wilco Keldermann. Que demander de plus à cette équipe qui avait aussi porté le maillot à pois en première semaine grâce à Ide Schelling ?

Une victoire d'étapes après un sacré numéro à Tignes et une quatrième place finale à Paris : Ben O'Connor a fait pétiller les yeux de son patron Vincent Lavenu sur ce Tour de France. Grâce aux prestations del 'Australien, AG2R est à coup sûr la meilleure équipe française de ce Tour de France. Avec un Cosnefroy et un Van Avermaet à la hauteur, AG2R aurait même pu faire mieux.

L'équipe B&B Hotels n'a pas forcément la carrure pour rivaliser avec les équipes WorldTour. Pourtant la formation pro-continentale française a mis le coeur à l'ouvrage sur ce Tour de France en tentant d'animer les échappées avec Chevalier, Barthe, Rolland, Pacher ... et surtout Franck Bonnamour. 

Toujours dans le bon coup, le Français a terminé ce Tour de France avec 4 top 10 à son actif et surtout un prix du supercombatif bien mérité.

L'équipe Cofidis visait une victoire d'étape sur ce Tour de France. Elle se consolera avec la très belle 8e place au général pour Guillaume Martin. Une belle satisfaction au final pour une équipe qui se sera surtout montrée dans la dernière semaine avec les offensives d'Anthony Perez et de Christophe Laporte.

La sixième place finale pour Enric Mas sera la seule satisfaction du Tour pour l'équipe Movistar, moins en vue que les autres années. Papy Valverde fait encore de la résistance et a montré l'exemple avec une belle deuxième place à Andorre. Ce sera la plus belle chance de victoire des l'équipe espagnole sur ce Tour où son leader Miguel Angel Lopez est complètement passé à travers.

Encore quelques accélérations incompréhensibles en tête de peloton mais moins que les années précédentes. Movistar aurait-elle commencé à comprendre? 

Dur dur de s'illustrer quand la moitié de l'équipe - dont notamment Arnaud Démare - est passée à la trappe à la mi-épreuve. Stefan Küng s'est distingué dans les chronos, David Gaudu dans la montagne. Les deux hommes n'auraient pas volé une victoire.

Le Tour des Kazakhs se résume à la 7e place d'Alexey Lutsenko au général. Rien d'autre de bien enthousiasmant dans le Tour de l'équipe Astana qui sera restée compacte autour de son leader sans ambitionner la moindre victoire d'étape. Un Tour plutôt décevant pour l'équipe de Jakob Fulgsang, fantomatique sur cette 108e édition.

La deuxième place du général se dessinait à l'horizon pour Rigoberto Uran mais le Colombien a craqué en fin de Tour. Résultat, une 10e place finale décevante pour lui et pour toute l'équipe. La deuxième place au classement par équipes ne les consolera pas. 

Une troisième place au classement général devrait être synonyme de Tour de France réussi. Sauf quand on s'appelle INEOS Grenadiers. Entedons-nous, le podium final de Richard Carapaz n'est pas un mauvais résultat en soi mais c'est plutôt la façon dont il est arrivé qui est décevante. 

Les Britanniques avaient promis une course à l'attaque avec leurs grimpeurs Carapaz, Porte, Thomas et Geoghegan Hart. Un scénario qui ne s'est jamais vérifié, notamment à cause des chutes. L'équipe de Dave Brailsford a subi la course et n'a rien proposé d'innovant lorsqu'elle a pris la course en main.

Des choix de course discutables, des ascensions montées au train pour le plus grand bonheur de Pogacar et aucune tentative pour la victoire d'étape. On est en droit de s'attendre beaucoup mieux de la part du budget le plus haut du WorldTour.

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Les efforts d'Intermarché Wanty-Gobert étaient plutôt concentrés sur une bonne place au générale de Louis Meintjes sur ce Tour de France. Le Sud-Africain a finalement terminé 14 à 38 minutes de Pogacar. Un résultat accueilli avec satisfaction chez les dirigeants de l'équipe belge mais qui laisse plutôt perplexe.

On préfèrera de notre côté retenir les bons sprints de Danny Van Poppel ou la belle tentative de Jan Bakelants et Lorenzo Rota sur la 16e étape. De beaux résultats après un début de Tour difficile et marqué par les chutes. 

Le Tour de France de Lotto-Soudal aurait pu se dérouler d'une tout autre manière sans la terrible chute et l'abandon de Caleb Ewan sur la 3e étape. C'est bien là le danger de mettre tous ses oeufs dans le même panier. 

Passés à côté de leur Tour de France - comme ils l'ont eux mêmes reconnu - Philippe Gilbert et Thomas De Gendt n'auront pas contribué à relancer les ambitions de la formation belge. 

On peut en revanche se réjouir du beau Tour de France de Brent Van Moer, passé tout près du jackpot à Fougères, et de celui de l'Australien Harry Sweeny, 3e à Nîmes.

Actif dans les sprints - surtout intermédiaires - mais également en montagne, Michael Matthews a fait son possible pour animer le Tour de France de l'équipe BikeExchange. Deuxième du classement du maillot vert, l'Australien aura été le seul de son équipe à mouvementer cette Grande Boucle.

Nairo Quintana, Connor Swift et Elie Gesbert. Voici les trois seuls coureurs d'Arkea-Samsic qui ont rallié Paris. Difficile de se montrer avec une équipe décimée par les abandons. Nairo Quintana aura tenté de jouer le classement de la montagne mais se sera montré une nouvelle fois trop court sur son terrain pour chasser les pois et une victoire d'étape. Dommage pour lui et pour son équipier Nacer Bouhanni qui n'a pas mal figuré au sprint avant son abandon.

Avec les chutes de la première semaine, ISN s'est rapidement recentrée sur les victoires d'étape et la lutte pour le maillot à pois. Michael Woods aura porté le prestigieux maillot de meilleur grimpeur le temps d'un jour avant d'hisser le drapeau blanc. Eprouvé par son Giro d'Italia, Dan Martin est resté plutôt en retrait alors que Christopher Froome a été carrément fantomatique Heureusement que le Gorille Greipel était là pour redonner le sourire aux siens avec quelques bons sprints et une 5e place sur les Champs Elysées.

Aucun résultat probant et des tactiques de course (très) discutables voire incompréhensibles. L'équipe Total Direct Energie est complètement passée à travers de son Tour de France. Seul Pierre Latour, souvent à contre-temps, a tenté de sauver les siens d'une prestation anonyme. 

Il ne reste manifestement plus rien de l'admirable Team Sunweb que l'on avait contemplé en 2020. Avec des Tiesj Benoot et Soren Kragh Andersen amorphes et contraints à l'abandon à la mi-Tour, l'équipe DSM a décidé de tout miser sur les sprints de Cees Bol. Le Néerlandais ne récoltera que deux 6es places. Tour de France très décevant pour l'équipe allemande.

L'équipe Qhubeka NextHash est dernière en termes de gains générés au terme de ce Tour de France. Et personne ne s'en étonnera. Deux 10es places, c'est tout ce que l'équipe sud-africaine aura récolté sur ce Tour de France, une fois encore décevant. Dommage que Campenaerts - auteur d'un grand Giro - ait abandonné en cours de route. Il semblait le plus motivé des siens.