Tour de France : les tops et les flops de la 1ère semaine

1. Le retour de Mark Cavendish

A 36 ans, personne n’attendait plus un retour du 'Cav'… sauf Patrick Lefevere. Le patron de Deceuninck Quick-Step a eu le mérite de croire en la résurrection du Britannique et a choisi – un peu obligé par le forfait de dernière minute de Bennett – de l’aligner sur le Tour de France. Incapable d’y gagner depuis 2016, Mark Cavendish a retrouvé soudainement ses jambes d’antan pour s’offrir deux victoires d’étape à Fougères et à Châteauroux.

Deux succès marqués par les larmes de joie d’un coureur qui pensait à tout plaquer au terme de la saison dernière. 9 mois plus tard, on le retrouve heureux et reconnaissant dans les bras de ses équipiers.

Après avoir passé – difficilement – les Alpes, Cavendish (32 succès sur le Tour de France) peut se remettre à chasser le record de victoires sur la Grande Boucle d’Eddy Merckx (34). Parviendra-t-il à l’égaler ou à le dépasser ? Réponse dans les prochains jours.

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2. Le tempérament résolument offensif des coureurs

L’époque où l’on s’ennuyait profondément lors de la première du Tour de France est révolue. 'Carpe Diem' : voici le nouveau mantra des coureurs qui n’hésitent pas à y aller à l’audace.

Une nouvelle philosophie que les 'boss' du peloton ont épousée dès le premier jour avec un Julian Alaphilippe rempli de panache pour se vêtir de jaune à Landerneau. Le lendemain à Mûr-de-Bretagne, c’était au tour de Mathieu van der Poel de prendre tous les risques pour rendre fier son grand-père Poulidor et nous transmettre une nouvelle fois des émotions inoubliables.

Après le raid infructueux de Brent Van Moer à Fougères, on retrouvait une nouvelle fois le Néerlandais – toujours en jaune – à l’offensive vers Le Creusot. Un nouveau coup audacieux parti à 200 km de l’arrivée avec son rival de toujours Wout van Aert. Un Wout qui fera tout, y compris dans les Alpes, pour endosser ne serait-ce qu’un jour le maillot jaune mais qui n’y parviendra finalement pas. Ce n’est pas faute d’avoir essayé… et ça, c’est beau !

3. L’intouchable Pogacar

Le Tour de France est déjà plié. Beaucoup le pensent, d’autres le redoutent, une minorité espère encore le contraire. Tadej Pogacar a assommé la concurrence en deux temps sur cette première semaine. D’abord en s’affirmant de manière autoritaire sur le CLM de Laval. Ensuite avec une action révolutionnaire dans les Alpes.

Pas question de temporiser ! On n’attend pas la 3e semaine avec 'Pogi'. Gros plateau dans le Col de Romme, le Slovène a fait ébahi tous ses adversaires mais les a surtout largués au général. Mis à part Ben O’Connor (encore un courageux), tous ses autres rivaux sont à plus de 5 minutes et on voit mal comment la Grande Boucle pourrait échapper au 'Roi Pogacar'.

4. Bahrain Victorious confirme

Dans la lignée de son Tour de Romandie et de son Critérium du Dauphiné, l’équipe Bahrain Victorious continue d’enchaîner les belles prestations.

Victorieuse en solitaire au Creusot avec Matej Mohoric puis au Grand-Bornand grâce à Dylan Teuns, la formation bahreïnie s’est distinguée également en animant la lutte pour le classement de la montagne en portant les pois à deux reprises, avec Mohoric d’abord et avec Wout Poels ensuite.

Et que dire des prestations de Sonny Colbrelli ? Le champion d’Italie s’est plutôt loupé dans les sprints mais s’est racheté dans la montagne dans les jours suivants avec notamment une 3e place au sommet de la montée de Tignes. Et si le maillot vert n’était pas un mirage ?

1. Les chutes qui ont meurtri le peloton

C’est désormais devenu une triste coutume. Les chutes de la première semaine du Tour de France pèsent lourd sur le déroulement de la Grande Boucle. Imprudence des spectateurs, parcours inutilement dangereux, nervosité des coureurs, distraction, malchance : les facteurs sont multiples mais les conséquences restent les mêmes.

Plus de Caleb Ewan, de Primoz Roglic ou de Jack Haig, un Geraint Thomas et un Chris Froome diminués, des équipes considérablement affaiblies. Le Tour de France a une nouvelle fois perdu gros lors de ces premiers jours de course.

2. Jumbo-Visma et Ineos déçoivent

On attendait deux équipes capables de contrôler la course, de jouer sur plusieurs fronts, de multiplier les angles d’attaque. On se retrouve avec deux collectifs déçus par une première semaine qu’ils imaginaient différente. Jumbo-Visma a tout perdu avec la chute de Primoz Roglic.

Sans leader, les Néerlandais n’ont pas pu compter sur Steven Kruijswijk et doivent se débrouiller avec Jonas Vingegaard, stoïque mais esseulé dans la montagne. Wout van Aert est le seul à s’être illustré mais les objectifs fixés par l’équipe (la victoire ou le jaune) ont été manqués par le Belge.

Chez Ineos, Richard Carapaz reste toujours en course pour le podium mais son équipe ne semble plus capable de dominer dans la montagne comme on l’attendait. Geraint Thomas est tombé et largué, Tao Geoghegan Hart et Richie Porte sous-performent, Michal Kwiatkowski n’a plus de raison de tirer… dur dur pour les deux armadas !

3. Sagan et Movistar en rodage

Une chute à Pontivy, deux 5e places à Fougères et Châteauroux, c’est évidemment trop peu pour Peter Sagan. Fatigué par le Tour d’Italie, le Slovaque n’a pas encore trouvé ses repères dans l’Hexagone. Huitième du classement de "son" maillot vert, l’ancien champion du monde peine à s’illustrer également en montagne.

Un point commun qu’il a avec l’équipe Movistar dont les plans – précisons-le – ont été modifiés par les chutes. Miguel Angel Lopez ne se bat plus pour le général, Marc Soler a abandonné, Alejandro Valverde n’a plus que les victoires d’étapes à viser… sauf que quand il est dans le bon coup, il est rappelé par son équipe pour assister Enric Mas. L’Espagnol, 26 ans, semble la seule voie de salut pour son équipe. Sixième du général, il peut encore viser le podium final.

4. Intermarché – Wanty – Gobert dans la discrétion

Première partie de Tour de France plutôt sous les radars pour la formation belge que l’on a l’habitude de voir très active en début de Grande Boucle. Cette 108e édition semble en effet plus compliquée que prévu pour la formation de Jean-François Bourlart.

On ne peut pourtant pas dire qu’Intermarché n’ait pas tenté. Danny et Boy Van Poppel, Jonas Koch, Georg Zimmermann, Jan Bakelants et enfin Louis Meintjes sont parvenus à se glisser dans des échappées mais n’ont jamais crevé l’écran. Sans doute à cause d’une concurrence plus déterminée que par le passé.

Ambitieux, les dirigeants de l’équipe belge voudront sans doute en voir plus en deuxième semaine. Seul Wallon présent chez Intermarché, Loïc Vliegen n’a pas terminé dans les temps dimanche et ne pourra pas aider les siens pour les 12 étapes restantes.