Après 14 saisons professionnelles, Dan Martin est entré dans la toute dernière ligne droite de sa carrière. Ce Tour de Lombardie sera son dernier, comme il sera sa toute dernière course en carrière. Parce que oui, à 35 ans, le sympathique Irlandais a décidé de définitivement ranger son vélo au placard fin 2021.
"Je m’étais promis d’arrêter quand ça ne serait plus amusant." Cette déclaration date de début septembre, à l’aube du grand départ du Tour de Grande-Bretagne. Ce jour-là, Dan Martin surprend la plupart des observateurs en annonçant son retrait des pelotons. Retrait quasiment immédiat et en toute discrétion, comme souvent avec lui.
Prendre du plaisir, une notion qui colle irrémédiablement à la peau de l’imprévisible coureur irlandais. "Je ne vis pas pour les résultats, je roule pour les performances et le plaisir" avait-il coutume de répéter, sourire en coin, à qui voulait bien l’entendre. Un mantra qu’il avait su cultiver au fil des années. Parce que dans ce peloton cycliste parfois trop aseptisé où l’oreillette s’était frayé une place au soleil au risque de cadenasser certaines courses, Dan Martin faisait figure d’anomalie.
Lui, l’éternel attaquant qui adorait surgir quand on ne l’attendait pas. Comme ce 5 octobre 2014 où il avait jailli tel un boulet de canon par-derrière, juste avant la flamme rouge, pour duper un petit groupe de leaders (Gilbert, Valverde, Rui Costa) et s’adjuger le Tour de Lombardie à la surprise générale.
Un sacre, survenu une petite année à peine, après une démonstration de force sur les routes de Liège-Bastogne-Liège en 2013 où il était revenu sur Joaquin Purito Rodriguez dans le final avant de laisser le petit puncheur espagnol sur place, s’adjuger son tout premier monument en carrière et se faire un vrai nom.