Les cloches sonnent, les gens passent, les badauds s’attardent, les étudiants y flânent… La coquette ville de l’extrémité nord de la province est ainsi animée d’âmes de tous âges.
Connue pour son beffroi classé au patrimoine de l’Unesco et sa faculté agronomique de renommée mondiale, Gembloux l’est aussi pour le savoir-faire de ses couteliers.
Depuis plusieurs siècles, l’art de la confectionner des couteaux à la main, de la lame au manche, était une technique qui faisait la renommée de Gembloux.
Les historiens sont d’accord pour situer le début de la coutellerie de Gembloux vers le milieu du XVIIIème. L’émergence se situe vers 1750.
Un abbé avait souhaité développer l’artisanat local et avait fait effectuer des recherches pour trouver des minerais dans les environs de la ville. Personne ne trouva du quartz du plomb, de la pyrite et de la houille. Quelques traces d’ardoises furent mises à jour mais cela ne donna pas lieu au développement escompté.
Deux idées émergent pour expliquer le développement de la coutellerie à Gembloux. L’abbé Gérard voyant que ses recherches ne donnaient rien, il aurait proposé aux couteliers namurois de venir s’installer à Gembloux.
D’autres pensent que les couteliers namurois employaient déjà une main-d’œuvre gembloutoise faite d’ouvriers agricoles qui descendaient régulièrement chercher du travail à Namur. Les artisans venaient à Gembloux y faire provision de matériaux de base avant de retourner travailler à Namur. A terme, ils auraient simplifié les démarches en venant de leur propre initiative à proximité de la main-d’œuvre locale. Cela aurait aussi permis de bénéficier de conditions de travail plus intéressantes vu la franchise de certains impôts suite aux privilèges obtenus par l’abbaye.
Les deux idées se complètent. En 1747, huit maîtres couteliers œuvrent à Gembloux. Certains emploient de nombreux ouvriers. Les artisans de renom ont profité de l’énergie hydraulique des nombreux moulins à roue verticale de la région, le long de l’Orneau. Dans les murs de l’hôtel de ville, un musée raconte les grandes années de l’art de façonner les couteaux.