Le temps semble s’y être arrêté le temps d’une balade. Tantôt calme, plus tard animé d’événements ponctuels qui y sont organisés, le parc d’Enghien de 182 hectares est l’une des principales richesses de la ville. Coupé en deux il y a une quarantaine d’années pour la construction de l’autoroute E429, il est l’un des plus beaux parcs de Belgique. Nombreux sont celles et ceux qui viennent y pratiquer le golf.
Les amoureux s’y fixent rendez-vous, les badauds et touristes y flânent, les marcheurs, coureurs et cyclistes s’adonnent à leur sport favori.
Au détour d’une allée arborée, d’un jardin fleuri ou d’un point d’eau, certains parlent en marchant, lisent, méditent, se sustentent en débriefant la balade ou en échangeant l’humeur du moment. Chacun profite simplement de cet antre arboré inaccessible autrefois lorsqu’il était propriété privée alors qu’aujourd’hui, on y entre librement.
Il y fait paisible avec ce soupçon de va-et-vient qui confère un caractère à la fois prestigieux et convivial comme il en existe peu.
Au 17ème siècle, agrémenté de milliers de fleurs et essences d’arbres, d’un grand point d’eau nommé l’Etang du Miroir, d’un grand canal, d’un château, d’un pavillon heptagonal des Sept Etoiles, d’une chapelle castrale, de statues et de pavillons privés, le joyau était considéré comme l’un des plus beaux jardins d’Europe.
Au fil des ans, le gigantesque poumon vert, classé au Patrimoine Majeur de Wallonie, a subi maints changements. Léopold II, roi précurseur et visionnaire, y a fait déménager les plus belles et rares espèces d’arbres et de fleurs pour aménager ses serres royales, ce qui à l’époque avait énormément déplu aux habitants, malgré le respect qu’ils avaient pour leur souverain bâtisseur.
Le point central est le château, autrefois résidence des Empain. Au début du 18ème, un premier château fut construit à l’entrée du parc, là où se trouve actuellement l’entrée pour le public. L’accès au domaine se faisait par une rue adjacente à la Grand-Place dans laquelle on peut encore voir le vieux porche. Lorsque le domaine passa aux d’Arenberg, il fut restauré et embelli. Il fut ensuite pillé et dépouillé de ses richesses.
Lorsque les d’Arenberg le récupèrent en 1806, ils déplorent l’état de délabrement de la bâtisse. Quasiment en ruine et irrécupérable, la famille le fit raser avant d’en reconstruire un autre. Le château flambant neuf prit feu le jour de son inauguration. Le château actuel fut construit en 1913 à l’emplacement de l’ancienne Orangerie.