C’est un débat qui a fait grand bruit il y a plusieurs mois. A Tournai, le Pont des Trous allait être remodelé. A l’époque, les défenseurs du patrimoine criaient au scandale alors que d’autres y voyaient le début d’un déploiement dynamique du potentiel de l’Escaut, le fleuve que le monument enjambe.
Au terme des travaux, aujourd’hui terminés, riverains, touristes et badauds remarquent peu de changement.
Trois arches et une courtille donnent l’apparence d’un pont. Aussi bizarre que cela puisse paraître, la passerelle de pierre, classée depuis 1951 au patrimoine wallon, n’a jamais fait office de pont. La bâtisse dont les premières pierres furent posées en rive droite du fleuve au 13ème, fut édifiée pour compléter et optimaliser la ceinture défensive de la ville. Par la suite, la porte fluviale permettait aussi la perception d’un impôt dont les bateliers s’acquittaient avant que les grilles ne se lèvent.
La première gare fut construite à proximité du pont, haut lieu d’accès de la ville.
Son nom n’a jamais évoqué son profil. Les navigateurs l’avaient ainsi surnommé en raison des courants qui se formaient en aval du pont, près d’une écluse qui générait des remous que les bateliers appelaient " trous ". Initialement, on le dénommait le Pont des Arcs.