Tourisme : Les Tournaisiens fêtent leur troisième réveillon.

Magazine Hiver Tournai 2017

© Coralie Cardon

Alors que beaucoup se remettent des fêtes Noël, à Tournai, on prépare un troisième réveillon un lundi soir, chers aux Tournaisiens qui de génération en génération se transmettent la tradition. Pour les natifs de pure souche et passionnés de la cité des cinq clochers, le réveillon du début de l’an est sans doute le plus important.

 

Dans la cité des cinq clochers, le lundi qui suit l’Epiphanie est festif. C’est le " Lundi perdu ", une dénomination a priori étonnante qui trouve son origine dans le quotidien du passé.

A l’instar d’un réveillon tel que nous les connaissons, on y boit, on y mange et on y festoie selon des rites précis.

Le plat principal est un lapin aux pruneaux servis après une salade tournaisienne et de la saucisse et avant la traditionnelle galette des rois.

Sans pour autant devoir s’astreindre aux courses et préparation en cuisine, chaque convive y tient un rôle majeur dans le déroulement de la soirée, défini lors du tirage des rois. C’est l’aînée de l’assemblée qui tire le premier billet.

Le jeu enfantin au premier abord a toute son importance dans le fil de la fête car il définira le rôle de chacun.

Le roi mènera les festivités. A chaque fois qu’il lèvera son verre, les autres convives lèveront le leur en disant : " le roi boit ", sous peine d’être pénalisé par une marque de bouchon brûlé sur la joue. Le verseur veille à remplir les verres.

Tout moment de distraction provoquera le mécontentement de l’assemblée et du roi.

Le kit du Lundi Perdu, une petite boîte, reprend tous les éléments pour fêter le troisième réveillon, cher aux Tournaisiens.

 

Pourquoi le lundi perdu ?

Jadis, les étrennes étaient distribuées le premier lundi qui suivait le 6 janvier. Le boucher distribuait de la saucisse à ses fidèles clients et les ouvriers empochaient leur dringuelle. C’était un lundi " perdu ", sans travail ni paie, aussi appelé " lundi parjuré ", une tradition ancienne dont les premières traces écrites datent du 13ème siècle. D’après les historiens, il est plus que probable que la coutume était déjà suivie bien avant.

Une fois les invités installés, le repas peut commencer par de la petite saucisse servie avec de la compote ou du chou cuit. Vient ensuite le mutiau, une spécialité tournaisienne proche de la tête pressée, finement hachée et garnie d’ail et de persil, la salade tournaisienne au chicon et la traditionnelle galette des rois.

Entre les plats, les invités entonneront les chants en patois du coin pour pleurer le malheureux lapin dont le destin se termine au fond d’une casserole !

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Les recettes traditionnelles

Les Tournaisiens le crient haut et fort : le lapin du Lundi perdu n’est pas cuisiné à toutes les sauces. Afin faire perdurer la tradition, les recettes d’antan doivent être respectées.

Pour préparer le lapin tournaisien coutumier, il faut : un lapin, des oignons, du sel et du poivre, un filet de vinaigre, un peu de cassonade (facultatif), du thym, du laurier, du beurre des prunes sèches et des raisins déshydratés.

 

Le Lapin

Comme il s’agit d’un plat de pauvres, la cuisson de la bête se fait exclusivement à l’eau.

Dans une casserole (en fonte idéalement), faites roussir les morceaux de lapin et les oignons. Ajoutez ensuite l’assaisonnement et l’eau.

Laissez mijoter doucement. Le Lapin est cuit quand la viande se détache des os.

Ajoutez les pruneaux et les raisins après les avoir fait gonfler préalablement dans l’eau bouillante.

Servez le lapin avec des pommes de terre vapeur (jamais avec des frites ou des croquettes).

On l’accompagne généralement de vin.

 

La salade tournaisienne

La salade tournaisienne se compose de salade de blé (mâche), d’oignons cuits au four avec la pelure et épluchés par la suite, des pommes, des chicons, du chou rouge au vinaigre, de haricots, de sel et de poivre.

On peut aussi ajouter du pissenlit, du céleri-rave, de la betterave rouge et de la barbe-de-capucin, une chicorée sauvage. Ne mettez surtout pas des noix, des lardons ou des dés de fromage.

Dégustez-la avec du mutiau ou du jambon.

Les bouchers traditionnels préparent encore le mutiau qui nécessite plusieurs heures d’élaboration.

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