Le château de Vianden au Grand-Duché de Luxembourg serait-il hanté ? L’idée qui fait sourire pourrait quelque peu intéresser les fans d’Halloween et de paranormal ! L’intérêt de la bâtisse qui traverse les ères depuis une dizaine de siècles est tout autre.
L’histoire de ces murs érigés sur un éperon rocheux dominant une petite ville du nord-est du pays, à la frontière allemande est nettement plus passionnante que les éventuels fantômes qui pourraient y avoir élu domicile !
C’est au Moyen-Age, entre les 11ème et 14ème siècles, que le château fut construit sur un imposant rocher sur les hauteurs de Vianden, au cœur du comté éponyme, aussi étendu que l’actuel Grand-Duché, pays voisin de la Belgique. Le comtat comptait 136 villages.
A la fois Château et palais ", il était l’une des plus belles et imposantes résidences romanes et gothiques d’Europe. Jusqu’au 15ème siècle, il fut le siège des puissants comtes de Vianden.
Malgré les nombreuses modifications qu’ils ont connu au fil des siècles, les murs du château sont de précieux témoins de neuf époques architecturales distinctes. Les fouilles ont permis d’identifier la présence d’un fortin construit sous le Bas-Empire et une première enceinte médiévale carolingienne élevée au 4ème siècle. C’est de cette période transitoire entre le roman et le gothique que datent la plupart des bâtiments du château.
Victor Hugo y a trouvé refuge.
De 1862 à 1865, Victor Hugo s’est exilé au Grand-Duché. A quatre reprises, l’illustre poète et écrivain français, amateur de coins champêtres et coquets, posa ses valises à Vianden. Le 30 mai 1871, alors qu’il se fait expulser de la Belgique, il revient à Vianden où il séjourna plusieurs mois, le pays l’ayant accueilli comme réfugié politique.
Il s’installe dans une maison. De sa fenêtre, en contemplant le château, il coucha sur papier une bonne partie du manuscrit de " L’Année Terrible ".
L’histoire raconte que le 14 juillet 1871, en l’absence du bourgmestre, il prit la direction des opérations visant à combattre l’incendie de plusieurs maisons de la ville. C’est aussi à Vianden que Victor Hugo connut un nouvel élan amoureux avec Marie Mercier, une jeune femme de dix-huit ans. On dit aussi que ce serait à Vianden qu’il se serait fait arracher sa première dent.