Pourquoi Bouillon a-t-elle prêté son nom à un certain Godefroid ?
La logique voudrait que le guerrier soit né à Bouillon en province de Luxembourg ou qu’il y ait vécu plusieurs années. Au risque de décevoir les passionnés de belles histoires, le duc Godefroid de Bouillon, Avoué du Saint-Sépulcre, n’y aurait passé que quelques heures.
Pourquoi dès lors l’âme de l’aîné des souverains du royaume de Jérusalem au terme de la première croisade plane-t-elle toujours sur la ville ?
C’est à son oncle Godefroid III le Bossu, qui assura son éducation de chevalier, que le courageux croisé doit son titre. Né à Baisy-Thy, dans la région de Genappe et Waterloo, ses terres s’étendent au-delà du territoire belge.
En 1095, dans les remous du quotidien, le nouveau pape Urbain II appelle à la croisade pour libérer Jérusalem. Convaincu par le prédicateur itinérant Pierre l’Ermite, le duc Godefroid est l’un des premiers à prendre la route de la bataille. En croisé exemplaire, il abandonna ses terres, engagea son château et partit au péril de sa vie.
Une ville touristique et historique
Dans une cuvette de l’Ardenne, en bordure de Semois, une petite ville est née il y a plus d’un millénaire. Les hauteurs rocheuses avoisinantes culminent à plus de 220 m. C’est sur un de ces éperons rocheux qu’a été édifié au 11ème siècle un château fort, l’un des plus anciens souvenirs du Moyen-Age visibles en Belgique.
Sa position était stratégique parce que l’affluent de la Meuse alimentait le moulin construit sur l’un de ses biefs et fournissait aussi de l’eau aux habitants de la ville.
Aux 19ème et 20ème siècles, les ouvriers de la métallurgie profitent de son courant pour le transport du bois. Aujourd’hui, la frontière naturelle entre l’empire germanique et l’aile latine de l’Europe est un pôle d’activité touristique.
L’Archéoscope pour remonter le temps
Au pied du château, à l’Archéoscope, dans un ancien couvent du 17ème, vous verrez la pose de la première pierre du bourg, marcherez sur les pas de Godefroid de Bouillon à Jérusalem, entendrez les croisés s’affronter et les hommes suer au rythme du dur labeur de l’édification du château.
A deux pas de la forteresse, le Musée ducal offre une autre vision de l’histoire de la région. Les collections sont présentées dans quatre bâtiments, dont l’ancien Palais Ducal du 17ème et l’ancien corps de garde datant de 1715. Vous y verrez aussi des œuvres illustrant l’art oriental et l’art médiéval, des peintures, des armes, de l’imprimerie, du folklore et de la ferronnerie.