200 ans de l’octroi de la concession minière, 20 ans d’ouverture au public et 10 ans de reconnaissance Unesco : Ces 4 et 5 juin 2022 seront festifs au Bois du Cazier à Marcinelle dans la région de Charleroi. 230 bougies cumulées, l’événement mérite d’être souligné.
Le charbonnage
Les origines du charbonnage remontent au 30 septembre 1822 lorsque la concession houillère fut accordée à Eulalie Desmanet de Biesme, héritière du Baron du Cazier, mort sans descendance. Le site prit le nom de " Bois de Cazier " en souvenir du baron. Une erreur de transcription est sans doute à l’origine de l’ultime modification du nom qui devient " du Cazier ". Les exploitants se succèdent. La concession, pourtant bénéficiaire, est abandonnée en 1898 en raison de nombreux dégagements de grisou, ce gaz inodore qui surprend les mineurs.
Il y a un siècle, 875 ha étaient exploités.
La catastrophe de 1956
Le 8 août 1956, comme chaque matin, 275 courageux étaient descendus dans les entrailles de la terre. Au cœur de la mine, les gestes de leur quotidien professionnel pour l’extraction du charbon étaient maîtrisés. A 8h18, suite à un malentendu avec la surface, un ouvrier confiné à 975 m sous terre, encage à un moment inopportun un chariot qui devait expulser de l’autre côté un wagonnet vide. Comble de malchance, il est bloqué par un arrêtoir défectueux. Lors du démarrage de la cage, l’un des deux wagonnets qui dépassent accroche une poutrelle. Transformée en véritable bélier, celle-ci endommage gravement une canalisation d’huile, détériore deux câbles électriques à haute tension et provoque la rupture d’une conduite d’air comprimé.
La formation d’arcs électriques met le feu à l’huile pulvérisée. Le feu gagne rapidement la mine. L’incident mineur dégénère en véritable catastrophe. Le 8 août 1956, 262 personnes périssent dans un incendie. La catastrophe est à l’origine d’une prise de conscience de la condition des ouvriers mineurs et des normes de sécurité dans cette industrie.
Un troisième puits à 1175 m de profondeur est toujours en cours de creusement lors de la catastrophe. L’exploitation ne reprendra que huit mois après le drame. La tragédie laissera à jamais des traces indélébiles. La peur et l’appréhension pèseront sur le mental des mineurs et de leurs proches. Beaucoup diront que rien ne sera plus jamais comme avant.
Le 15 janvier 1961, la société est mise en liquidation. Deux ans plus tard, l’exploitation reprend partiellement avant de fermer définitivement le 9 décembre 1967.