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Tournai: 34 licenciements chez Yves Rocher

© Google Map

La direction l'a annoncé hier aux travailleurs. L'information était relayée par nos confrères de No Télé. Le groupe Yves Rocher veut délocaliser le département "distribution". Il emploie 34 personnes sur le site de Kain. Yves Rocher veut rapatrier l'activité en France, à La Gacilly, en Bretagne. C'est là que se situe la maison-mère du groupe.

Pour les travailleurs et les syndicats, l'annonce a fait l'effet d'un coup de tonnerre. "C'est la stupéfaction. Nous ne nous y attendions pas", confirme Xavier Tanghe, permanent de la centrale générale FGTB Wapi. "Nous savions que les chiffres n'étaient pas bons depuis plusieurs années. De là à délocaliser tout un département..."

Pourquoi cette décision?

Depuis 3 ans, les volumes de vente de la filiale belge ont diminué de 32%. Les crises successives -Covid, guerre en Ukraine-, le prix des matières premières, du papier ou de l'affranchissement expliquent en partie les difficultés que rencontre Yves Rocher. Le déclin de la vente par correspondance est également un élément déterminant. 

"La vente par correspondance est le canal historique de la marque. Le modèle VPC a été presque inventé par Yves Rocher à sa création et fait partie de l’identité de la marque depuis sa naissance. Nos clientes reçoivent chaque mois un mailing sous enveloppe, reprenant des offres commerciales qui leur sont dédiées. Elles passent commande via un bon de commande papier, par téléphone ou via un espace dédié sur internet" résume Julie Rozenkrantz, directrice générale Yves Rocher Benelux. " Néanmoins, ce mode de distribution est en large perte de vitesse et ce depuis plusieurs années. Il ne correspond plus aux modes de consommations actuels". Parallèlement, l'e-commerce s'est développé, mais pas suffisamment pour compenser les pertes "VPC". 

Quel avenir pour les travailleurs?

Actuellement, ils sont un peu plus de 200 sur le site d'Yves Rocher à Kain. Le département "Distribution" emploie 34 personnes. La plupart (30) sont des ouvriers. "Beaucoup de ces travailleurs sont âgés. Pour eux, les perspectives de retrouver un emploi sont très limitées", explique Xavier Tanghe. Yves Rocher envisage de fermer définitivement son entrepôt de distribution le 30 septembre. "Nous sommes au stade des consultations, telles que la Loi Renault les prévoit", poursuit le permanent FGTB. Les syndicats espèrent limiter les dégâts, voire même sauver quelques emplois.  

Des inquiétudes ailleurs aussi

Depuis plusieurs années, le groupe Yves Rocher fait face à une zone de turbulences, et réduit la voilure à différents endroits. En 2016, puis en 2020, c'est aux Pays Bas qu'on a fermé des départements, pour les rapatrier à l'époque vers Kain. Aujourd'hui, le site tournaisien est dans l'oeil du cyclone. D'autres sites redoutent des vagues de licenciements ou une délocalisation. C'est le cas à Ploërmel, en Bretagne (Morbihan), un site spécialisé dans la fabrication de parfums. L'inquiétude se fait sentir depuis l'automne. Le personnel craint une fermeture de l'usine et un rapatriement des activités vers le site historique de La Gacilly. A ce jour, le groupe Yves Rocher compte environ 2000 salariés en Bretagne (hors intérimaires).

 

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