La sculpture de l'artiste Nick Ervinck fait le job : elle suscite toujours pas mal de réactions. "Faute de goût" pour les uns, "Original, mais pas dérangeant" pour les autres, comment et par qui cette oeuvre a été choisie ?
Revitaliser l'espace urbain avec des oeuvres d'art... Quatre villes - Courtrai, Lille, Mons et Tournai - participent au projet "Design in town", un parcours design, piloté par l'intercommunale Ideta dans le cadre du programme territorial européen Interreg. Une enveloppe de 400 000 euros y est dédiée afin de renforcer l'attractivité des centres-villes (les fonds européens et FEDER subventionnent à hauteur de 90%).
Dans la Cité des Cinq Clochers, plusieurs réalisations sont déjà installées : une borne à selfies "400 cloches" au quai Dumon, une fresque murale sur le pignon de l'école Paris, et ... une fameuse abeille dans le quartier Saint-Brice. Sûrement la première oeuvre aussi abstraite que Tournai ait connue.
Cette sculpture de couleur jaune n'a pas tardé à susciter de vives réactions dès son montage. Elle fait référence à l'emblème du roi mérovingien Childéric. Quoiqu'on en dise, l'échevine de la Culture et du Tourisme, savait que cette abeille allait faire parler d'elle.
"On souhaite mettre en avant ce quartier souvent gris, mais au passé historique riche. Je me doutais bien que l'abeille allait faire réagir. Je comprends qu'elle est imposante, dans un quartier privilégié avec une église. On aurait peut-être dû donner des explications avant son installation, mais on a été pris de court".
Une procédure de sélection avec l'aide d'un jury
Une étude a été faite par les habitants et les acteurs de terrain. Des ateliers de co-création ont été menés afin de déterminer les lieux les plus propices pour accueillir ces oeuvres. Par la suite, des marchés publics ont été lancés à destination de designers transfrontaliers.
"Les artistes étaient français, wallons et flamands. Ensuite, les offres sont analysées par un jury composé d'experts en design. Pour Tournai, les choix ont été présentés à la Commission Art Public et au Collège communal qui a pris la décision finale", explique Marjorie Heuskin, gestionnaire de projets à Ideta.
La membre de l'intercommunale souligne également : "L'idée est d'amener les habitants et les visiteurs à redécouvrir la ville. C'est important aussi pour le développement économique".
La rive droite de l'Escaut et la place Crombez vont également accueillir du mobilier urbain. La mise en place de ce parcours design se clôture d'ici la fin de l'année.