La Grande Forme

Tout ce qu’il faut savoir sur le jeûne

© Getty Images

Par Daphné Fanon via

Dans de nombreuses cultures ou religions, à certains moments, on va restreindre nos apports alimentaires. En parallèle, un phénomène devient de plus en plus à la mode ces dernières années, c’est le jeûne. Alors mode ou pas, utile ou pas, sain ou dangereux, on va voir ça ensemble avec Virginie Liesse, diététicienne-nutritionniste et chroniqueuse dans "La Grande Forme."

Le jeûne existe depuis très longtemps. Nous, en tant qu’êtres humains, sommes capables de rester sans manger mais pas sans boire pendant plusieurs jours. "On en parle beaucoup c’est vrai, mais ça a toujours existé. Soit parce qu’il n’y a rien à manger, malheureusement, c’est un jeûne forcé. Ou alors pour des raisons spirituelles ou religieuses, comme c’est le cas dans le carême ou le ramadan" explique Véronique Liesse. Ça peut également être pour des raisons de santé, ce que l’on voit de plus en plus.

Il existe des jeûnes différents en termes de contenu, d’objectifs, de durée… Pour certains, c’est pour des raisons religieuses. Ce ne sont pas des privations totales, mais une privation de nourriture le jour, comme dans le ramadan, ou une simple diminution des apports avec suppression de la notion de plaisir, comme dans le carême par exemple. On a des jeûnes qui autorisent les boissons, d’autres pas. Rappelons que ne pas boire est très dangereux. Vous allez avoir des jeûnes courts, comme le jeûne intermittent, ou des jeûnes de plusieurs jours durant lesquels soit-on ne mange rien, soit, selon les cas, on va se contenter de bouillon ou de fruits.

Un des plus "tendance" actuellement est le jeûne intermittent. Il consiste à manger sur une période de temps plus courte. Le plus répandu est le 16/8 qui consiste à manger sur une période de 8 heures et rester à jeun 16 heures. Les études montrent que ça a réellement de l’intérêt, principalement pour des raisons métaboliques. Un tel jeûne pourrait mimer les effets d’une restriction calorique, tout en mangeant selon ses besoins. Par facilité, beaucoup sautent le petit-déjeuner alors qu’en réalité, c’est nettement moins efficace.

Les conseils de Véronique Liesse :

Le jeune peut être intéressant pour les personnes qui doivent perdre du poids, qui sont diabétiques de type 2 ou insulinorésistantes, MAIS le but est de le faire de la façon suivante :

  • Ne pas sauter le repas du matin mais plutôt celui du soir
  • Veiller à ce que sur la période de 8 heures, des apports alimentaires suffisants soient assurés
  • Ne pas le faire qu’un temps, et ensuite arrêter, car la perte de poids sera tout de suite rattrapée, ça doit devenir un mode de vie.
  • Mieux vaut se fixer un certain nombre de fois par semaine comme 1 à 3-4 fois par exemple. Il faut tenir dans le temps et la qualité doit rester la priorité. Le but n’est pas de se permettre de manger n’importe quoi.
  • Le jeune est déconseillé aux personnes qui souffrent de TCA

Certaines études montrent que le jeûne peut présenter un intérêt à des fins thérapeutiques. Il y a des travaux prometteurs à propos de potentiels bienfaits notamment la veille et le jour d’une chimiothérapie. Mais ça ne va pas du tout s’appliquer à une personne qui est dénutrie par la maladie. Donc à ne faire que sur les recommandations d’un professionnel de santé, jamais de son plein gré ou de façon systématique.

Le seul qui soit sans risque est le jeûne intermittent dans les conditions décrites par Véronique Liesse. Il faut veiller à en faire un mode de vie, et à ce que les apports restent suffisants en dehors, et de qualité.

Retrouvez "La Grande Forme" en direct du lundi au vendredi de 13 heures à 14h30 sur VivaCité. Vous avez manqué l’émission ? Nous vous invitons à la revoir sur Auvio ainsi que sur différentes plateformes de Podcast.

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