Choisir "l’infini et au-delà", comme mantra par les temps qui courent, c’est prendre un sacré risque, c’est pourtant celui qu’a choisi Petri Dish, la compagnie basée à Bruxelles de la voltigeuse circassienne suédoise Anna Nilsson et de la scénographe belge Sara Lemaire, formée à l’Insas.
Petri Dish, c’est en anglais une boîte de Petri, ce petit récipient en verre, cylindrique et transparent, muni d’un couvercle, que l’on trouve dans tous les laboratoires et qui sert à faire pousser toutes sortes de micro-organismes sur des milieux de culture divers. Et c’est bien d’expérimentation qu’il s’agit dans tous les spectacles de Petri Dish où ces laborantines de la piste jouent aux confins du théâtre, de la danse et du cirque dans une atmosphère de fin du monde, grave et burlesque, très poétique mais aussi très politique. Leur prochain spectacle "The show" qu’on pourra voir dès novembre au Théâtre de la Vie, puis au Poche au printemps prochain, pose des questions très sérieuses : "Qu’est-ce qui nous rend insensible finalement à l’actualité ? Qu’est-ce qui nous fait mettre des œillères ? Comment fonctionne notre rapport à la compassion ?", des questions qui interrogent la situation de la Corée : la propagande communiste au Nord, l’indifférence lassée du Sud.