L'agriculture au sens large puisque l'on va s'attarder sur les différentes activités représentées par le Collège des Producteurs. Alors que certains acteurs souffrent de la conjoncture actuelle, d'autres tirent leur épingle du jeu. Tentons de faire le tri...
Ceux qui souffrent le plus
Comme on la déjà expliqué, les horticulteurs sont fortement impactés puisqu'ils ont interdiction d'ouvrir leurs portes aux clients, même pour vendre des semis ou légumes à repiquer. Seule la vente par livraison reste possible et le secteur est en train de coordonner les initiatives en ce sens.
Avec la fermeture des restaurants et l'interdiction de pêcher, c'est tout le travail qui s'arrête !
Les nombreux pêcheurs qui nous ont contacté le savent : l'ouverture de la saison est reportée. Une catastrophe pour les aviculteurs et pisciculteurs qui tirent leurs revenus principaux de deux activités : l'empoissonnage des rivières et la vente à l'Horeca. Avec la fermeture des restaurants et l'interdiction de pêcher, c'est tout le travail qui s'arrête.
Il faudra trouver de la main d'oeuvre locale.
Moins touchés pour l'instant, les maraîchers et l'horticulture comestible. Comme il s'agit d'activités liées à une certaine période de l'année, les questions de la main d'oeuvre saisonnière se posent. Pour cueillir fraises et asperges, dont la récolte commence bientôt, bon nombre d'ouvriers agricoles viennent de l'étranger. Et il y a de fortes chances qu'avec le confinement, ils y restent encore quelques temps. Il faudra donc trouver de la main d'oeuvre locale, ce qui n'est déjà pas évident en temps normal. De plus, si les saisonniers trouvent du travail ailleurs, pas sûr qu'ils reviennent dans les champs wallons plus tard dans la saison.
Ceux qui s'en sortent
Confiné ou non, le Belge doit manger. Mais ses habitudes alimentaires ont changé :
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Plus de viande
Plus de cantine d'entreprise, moins de sandwicheries accessibles et restaurants fermés : on doit manger chez soi. Du coup, la demande en consommation de viande a augmenté de 30% en dix jours.
Comme l'explique Emmanuel Grosjean, du Collège des Producteurs : "Peut-être les gens ont-ils fait des réserves en début de crise. Il est trop tôt pour affirmer que la tendance va perdurer, mais nous suivons l'évolution de près. Nous avons mis sur pied un observatoire de la crise, qui fera un bilan hebdomadaire sur les problèmes, les prix, les volumes, les approvisionnements, etc.."
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Plus de lait
La filière lait wallonne connait également une croissance de la demande de 15 à 30%. Ici aussi, on s'interroge sur les conséquences à plus long terme. Est-ce un effet de panique ou boit-on réellement plus de lait en confinement ? Une question qui ferait presque sourire si elle n'impliquait pas des retombées en cascade. Pour produire plus de lait, il faut plus de vêlages et donc plus de vaches...
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Plus local
Enfin, il aura peut-être fallu une crise pour que le consommateur en revienne aux productions locales. Le circuit court connaît aussi une spectaculaire augmentation de son activité. Là aussi se pose la question de la durée dans le temps mais il est clair que de nombreuses personnes qui ont découvert ce principe de fonctionnement continueront à y réaliser une partie de leurs achats.
Les événements annulés ou en suspens
L'Apaq-W, qui oeuvre à la promotion de l'agriculture, a annoncé l'annulation ou le report de nombreuses activités. En gros, tout ce qui était prévu jusqu'au 17 mai (y compris Ma Quinzaine Locale) est annulé, à l'exception du week-end découverte des brasseries, vignobles et distilleries qui est reporté en octobre.
La décision devrait tomber dans les prochains jours pour la semaine du bio ou les journées fermes ouvertes prévues en juin.
La foire de Libramont est maintenue... jusqu'à nouvel ordre.
L'Apaq-W sensibilise également au soutien des agriculteurs avec un site internet prônant le développement d'une agriculture locale, durable et de saison.
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