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Toutes les trente minutes, un homme à l’âge adulte se suicide

Par Christophe Vuylsteke via

Saviez-vous que la cause de mortalité en Angleterre, la plus courante chez les hommes, est de se donner la mort ? Ce sont les chiffres qui parlent et c’est alarmant.

Voici l’impressionnant constat évoqué par le Docteur Xand van Tulleken tout au long de ce documentaire : "DYING FOR HELP : l’essor du suicide masculin". Il va tenter de comprendre la raison de commettre un tel acte. Il va surtout chercher quelles solutions existent pour empêcher que cela n’arrive et essayer de comprendre pourquoi ce sont davantage des hommes qui se suicident.

Celui qui a le plus de chance de vous tuer,

c’est vous-même

Docteur Xand van Tulleken

Chez les hommes de moins de 50 ans, bien plus que des accidents de la route ou de cancers, c’est le fait de se suicider qui sort gagnant des statistiques britanniques.

Quelle est la raison qui pousse les gens à se suicider ?

Selon le Docteur van Tulleken, pour éviter autant de suicides, il faudrait intervenir beaucoup plus tôt. Il serait très utile de comprendre la raison qui provoque les pensées suicidaires. Et ceci ne concerne pas uniquement ceux et celles qui ont déjà des problèmes de santé mentale comme les dépressifs, les bipolaires ou les personnes fragilisées par d’autres troubles psychologiques. Ceci concerne tout le monde et c’est bien là que se trouve la difficulté : parvenir à déceler chez tout un chacun le mal-être qu’ils vivent à l’instant présent et qui est la cause de leur passage à l’acte. Chez certains d’entre eux, lorsqu’ils se trouvent en période de crise suicidaire, le cerveau se bat contre le choix d’agir pour mourir et celui de réagir pour se dire que la vie est si précieuse, qu’il vaudrait mieux ne pas franchir le pas.

Docteur Xand van Tulleken - (c) BBC STUDIOS – The Science Unit
Docteur Xand van Tulleken - (c) BBC STUDIOS – The Science Unit © Tous droits réservés

Quelle est la solution pour arriver au plus proche du « 0 » suicide ?

La méthode la plus efficace à entreprendre, mais si difficile à mettre en pratique est le dialogue. Pour bien faire, il faut communiquer un maximum. L’ensemble des médecins, lors de leur consultation, de n’importe quelle pathologie, devraient demander à leurs patients s’ils ont déjà eu des pensées suicidaires. Rien que le fait de libérer la parole, et pas seulement face à un psychiatre ou un psychologue, est une des solutions que certains mettent en pratique, car cela fonctionne.

Avoir des pensées, même passagères, de se donner la mort est un sentiment que bon nombre d’entre nous ont déjà connu.

Le suicide, un sujet encore tabou

Presque tout le monde dans son entourage connaît au moins une personne qui s’est suicidée. Le suicide est encore un sujet qu’on aborde peu dans de banales discussions. C’est quelque chose qui est mal vu. On associe souvent l’acte de se suicider aux personnes ayant déjà des troubles mentaux. Il s’agit en quelque sorte d’étouffer l’affaire et de passer à autre chose.

Ironiquement, il n’y a pas encore si longtemps, en Angleterre et ailleurs, une personne ayant tenté de se suicider était condamnée à mort.

On peut vite imaginer à quel point le sujet est donc encore délicat à aborder et surtout tabou.

Ces gens pensent simplement que

tout leur entourage vivrait mieux sans eux.

Un documentaire alternant entre la vie et la mort

Dans ce documentaire disponible en exclusivité sur Auvio, le Docteur se penche sur différents chemins de vie qui ont parfois menés à la mort. Il se confie aussi à la caméra sur ce qu’il pensait du suicide dans sa jeunesse et ce qu’il en pense à présent.

Ses conclusions sont très différentes : il explique que la plupart d’entre nous n’ont pas de pensées suicidaires lorsqu’ils sont jeunes. Mais au plus la vie avance avec ces coups de bonheurs et de difficultés à affronter, il peut arriver que l’envie de mettre fin à nos jours serait la seule issue possible.

Dans son enquête pour trouver une solution afin d’éviter l’irréparable, vous pourrez découvrir que notre guide est allé à la rencontre de chercheurs mathématiciens, aux Etats-Unis. Ces derniers ont créé un algorithme capable de prévenir les suicides, et de ce fait, les éviter. Cela peut paraître surprenant, mais cela fonctionne !

Et en Belgique, un effort est indispensable

Dans notre Royaume, c’est en moyenne 6 personnes par jour qui se suicident.

Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé, en 2019, la Belgique était classée 35e du nombre de suicide par pays, sur un total de 183 nations, alors que le Royaume-Uni s’en sort mieux en étant classé à la 116e place. Un chiffre peu élogieux pour notre pays, mais à relativiser, car certains états ne dévoilent pas avec transparence leurs statistiques.

Selon le dernier rapport d’activité du Centre de Prévention du Suicide en Belgique, l’année 2020 a été particulièrement intense. Durant cette année de crise sanitaire, ce ne sont pas moins de 19 000 appels qui ont été enregistrés et plus de la moitié des appels étaient des appels de crise.

Une personne en phase suicidaire peut-être accompagnée

Etre écouté et reconnu dans sa souffrance représente déjà un embryon de solution. C’est déjà un bon début et cela doit continuer.

N’hésitez pas à visionner ce documentaire dans lequel vous serez confrontés à des témoignages tantôt douloureux, tantôt pleins d'espoir. Ce qui se passe en Angleterre est en certains points identique à ce qui se déroule dans notre pays. Malheureusement, de part et d'autre par exemple, la prise en charge et les moyens alloués sont encore insuffisants.

Pour votre information, le Centre de Prévention du Suicide est constamment à la recherche de personnes à l’écoute. Vous pouvez aussi le joindre en permanence au 0800 32 123.

 

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