"L'heure de départ, 23h55, était le moment idéal pour embarquer, dormir un peu et se réveiller à Saint-Pétersbourg pour aller travailler."
"L'idée était de faire revivre la belle industrie ferroviaire du temps des tsars avec un bon service. C’est pour cela qu’ils l’ont appelé Flèche Rouge, c’était le premier train de marque : les autres portaient juste des numéros, ils n’avaient pas de nom et Flèche Rouge est synonyme de qualité. Les Soviétiques ont donc rétabli le niveau de qualité de service prérévolutionnaire."
Aujourd’hui, 30 ans après la chute du communisme, le concept résiste brillamment, constate Alina Frydman : "La culture du train est très ancrée dans nos cœurs, même si nous avons beaucoup de liaisons aériennes. Les gens ont l’habitude de se déplacer en train. Certains ont peur de prendre l’avion, mais je ne pense pas qu’ils soient majoritaires. Je crois qu’il y a une explication économique : c’est moins cher et c’est plus lent. Beaucoup de gens préfèrent le chemin de fer simplement parce qu’ils pensent que leurs vacances commencent lorsqu’ils montent dans le train. Donc, ils ne s’en font pas s’ils ne sont pas encore à la plage. Ils sont dans le train et se détendent déjà".
Les touristes apprécient le service à table voire sous la couette dans leur compartiment. Un "coupé" comme on dit ici, avec deux places, deux lits larges et confortables, une literie de qualité, des sanitaires modernes, la climatisation, un écran télé.
Il y a même des douches et des compartiments accessibles aux personnes à mobilité réduite. Chaque convoi compte en outre une voiture avec des cabines VIP, deux fois plus grandes avec salle de bains.
Cette année, les touristes étrangers ne sont pas là, mais des Russes en profitent pour s’offrir un petit moment de nostalgie, car il y a quelque chose entre eux et la Flèche Rouge.
Samovar et bortsch
Fierté des chemins de fer russes, la qualité des voitures de la Flèche Rouge d’aujourd’hui a évidemment évolué par rapport aux convois de l’époque soviétique. Mais le niveau de confort était déjà assez élevé. Pour comparer nous nous sommes rendus au Musée du chemin de fer russe à Saint-Pétersbourg.