D’après l’avocat et professeur de droit du travail à l’Université d’Anvers, Jan Buelens, qui assiste une centaine de victimes, les travailleurs sont à bout de nerfs. "Cela ne peut pas durer un jour de plus", s’offusque-t-il. "Les Turcs vivent toujours dans les appartements dans lesquels l’Irem les a placés. Le gouvernement a longtemps tergiversé, mais c’est maintenant à lui de les sortir de cette situation misérable", insiste-t-il.
Cela ne peut pas durer un jour de plus
D’après Jan Buelens, un certain nombre de travailleurs dont l’histoire a été relayée par les médias ont été aidés. Mais d’autres sont laissés pour compte et n’ont même pas perçu l’entièreté de leur salaire. "Deux mois après leur découverte, aucun soutien n’a été apporté à 119 des 174 victimes. Seules 55 d’entre elles ont déjà été aidées", précise Jan Buelens.
Personne ne nous aide
Les manifestants ont fait part de leur crainte d’être renvoyés chez eux alors que des sous-traitants tels qu’Irem entretiennent des liens étroits avec leur gouvernement. Cela signerait "leur propre arrêt de mort", s’alarme Jan Buelens.
Deux mois après leur découverte, aucun soutien n’a été apporté à 119 des 174 victimes
Sans une régularisation de leurs documents, les travailleurs menacent de mener d’autres actions dans les prochains jours. "La solution est pourtant simple", affirme l’avocat. "Il suffit que le gouvernement leur délivre un document de résidence, à savoir la carte dite orange à laquelle ces victimes ont droit et que les 55 autres travailleurs étrangers ont reçue en à peine un mois de temps. Elles pourront alors se chercher un nouveau logement et travailler", conclut-il.
Klaus Vanhoutte, directeur du centre d’accueil Payoke, à Anvers, a trouvé regrettable que ces travailleurs manifestent devant son centre alors que l’organisation se bat depuis des mois pour les victimes de Borealis. "Ils auraient mieux fait d’aller protester à Bruxelles", a-t-il déclaré.