Selon l’AIE, la demande mondiale de métaux critiques pourrait quadrupler d'ici 2040 si le monde se conforme aux engagements de l’Accord de Paris sur le climat. Pour cette transition, il faudra produire plus de métaux d’ici 2050 que l’humanité n'en a produits au cours de toute son Histoire, estime Olivier Vidal (Institut des Sciences de la terre, Grenoble, CNRS).
Deux visions s’opposent.
Certains anticipent une pénurie, d'autres affirment que l’évolution technologique et le recyclage permettront de soutenir l’augmentation de production.
Selon une étude de l’Université de Louvain, l’Europe est exposée à des "manques critiques sur les 15 prochaines années", surtout sur le lithium, le cobalt, le nickel, le cuivre et les terres rares. L'Europe, qui importe la quasi-totalité de ses matériaux critiques, ne parviendrait qu’à couvrir entre 5 et 55% de ses besoins en 2030 mais elle dispose de ressources inexploitées telles que cobalt, gallium, germanium ou lithium, répond l’Alliance européenne des matières premières (ERMA). A condition que des "permis miniers" soient accordés, souligne Bernd Schaefer, son dirigeant. De nouveaux projets d’exploitation de lithium ont été lancés, dont lundi en France, par le groupe Imerys.
Les Etats-Unis viennent d’ouvrir leur première mine de cobalt depuis des décennies, dans l’Idaho. Les constructeurs automobiles comme Tesla veulent entrer directement au capital d’opérateurs miniers.