Plusieurs freins empêchent la situation d’évoluer rapidement. D’abord, la situation économique des entreprises qui est compliquée pour l’instant.
Par ailleurs, il est dangereux pour une personne en situation de handicap d’abandonner son statut financier et administratif de personne en situation de handicap protégé par le système, pour se lancer dans l’emploi.
"Parce que c’est le parcours du combattant ensuite pour le récupérer, si la personne perd cet emploi. On plaide tous pour qu’il y ait une simplification administrative et une sécurité réelle", insiste Benoît Ceysens.
On observe toutefois une très belle évolution des mentalités, nuance Marie-Laure Jonet. "On observe que nous n’avons pas à aller chercher les entreprises, elles viennent à nous en manifestant leur volonté de renforcer leur dimension inclusive. On observe dans le secteur privé une augmentation de 10% du taux d’emploi des personnes en situation de handicap, ces 5 dernières années, par des entreprises qui n’ont pas d’obligation. Cela vient donc d’un mouvement de culture qui évolue."
Parmi les 350 candidats accompagnés par DiversiCom ces 8 dernières années, 58% sont aujourd’hui au travail. Cela veut dire que, quand on accompagne correctement, on arrive même à dépasser la moyenne européenne du taux d’emploi, qui est de 50%.
Les économistes ont pu quantifier ce que signifie économiquement, pour la société, la mise à l’emploi d’une personne en situation de handicap, sur contrat ordinaire, pendant un an. C’est 20 000 € d’épargnés, de coûts évités à l’Etat, via la suppression de certaines cotisations, l’augmentation des cotisations personnelles et professionnelles et du pouvoir d’achat. Il y a donc des arguments pour dire qu’il faut investir dans la mise à l’emploi !