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Tribunal correctionnel de Mons : pour l’avocat de la Défense « c’est le bon Samaritain qu’on veut punir »

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Par Cédric Ketelair édité par Vincent Clérin

Une Sonégienne âgée de 75 ans, sans aucun antécédent judiciaire, a comparu devant le tribunal correctionnel de Mons, mardi, pour répondre d’un abus de confiance au préjudice d’une personne vulnérable et de fraude informatique. Le parquet lui reproche d’avoir dépouillé son beau-frère d’une somme de 25.000 euros. Son avocat évoque un acharnement de la part du parquet. "C’est le bon Samaritain qu’on veut punir", clame Me Christophe Colin.

Les faits

Selon le ministère public, la prévenue a commencé à s’occuper de sa sœur et de son mari, malades, dès le mois de mai 2018. Un mois plus tard, sa sœur décède. La prévenue continue à faire les courses pour son beau-frère, à payer ses factures, etc. Ce qui ennuie le procureur et l’avocate des parties civiles, ce sont ces retraits, assez importants, effectués dans des banques en France ou encore des pleins de carburant alors que le beau-frère n’a pas de voiture.

Pour l’accusation, les deux préventions sont établies et une peine de 12 mois de prison, assortie d’un sursis, et une amende sont réclamées. La partie civile réclame 25.000 euros et les frais de procédure, évalués à 3000 euros.

Pas d’intention frauduleuse

Ces demandes font bondir l’avocat de la défense. "Madame a-t-elle utilisé la carte bancaire de son beau-frère ? Oui. Frauduleusement ? Non" insiste Me Colin.

L’avocat critique sévèrement les parties civiles, enfants et petits-enfants de la victime "qui n’ont jamais rien fait pour aider leurs grands-parents, alors qu’ils habitent à trois kilomètres de chez eux". Il ajoute que, sans sa cliente, les personnes âgées étaient livrées à elles-mêmes. "Fallait-il les laisser seuls, sans s’en occuper ?".

Un moyen légal

Certes, il existe un moyen légal, la mise sous administration provisoire gérée par un professionnel du droit, mais bien souvent les familles préfèrent avoir confiance en l’un de ses membres. La prévenue explique au tribunal qu’elle gardait chaque ticket des achats et des retraits effectués. "Mon beau-frère m’accompagnait partout, j’obéissais à ses demandes", dit-elle.

L’avocat regrette que cette affaire soit renvoyée devant le tribunal. Il plaide l’acquittement avec conviction d’une dame qu’il compare au bon Samaritain. "Rendre service l’a conduit devant le juge pour la première fois de sa vie", peste l’avocat.

Jugement dans un mois.

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