Belgique

"Trop is te veel" : près de 1000 personnes ont manifesté dans les rues de Bruxelles contre la hausse du coût de la vie

Première manifestation ce dimanche de "Trop is te veel", un nouveau collectif citoyens qui entend réclamer des mesures structurelles fortes pour faire face à la crise de l’énergie.

© RTBF – J. Durant

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Par Céline Biourge avec les interviews de Jérôme Durant

Des étudiants, des pensionnés, des travailleurs parmi lesquels des artistes et autres indépendants. Près de 1000 personnes ont manifesté dans les rues de Bruxelles ce dimanche après-midi contre la hausse du coût de la vie. Tous réclament des mesures structurelles rapides pour faire à l’inflation et à la crise énergétique.

L’appel à cette mobilisation avait été lancé par "Trop is te veel", un nouveau collectif citoyen fondé en octobre dernier par des citoyens issus des mondes syndical, associatif, artistique et de l’entreprise. Un collectif qui entend transformer la colère en action.

 

Il est temps que les géants de l’énergie paient

"Les mesures proposées actuellement sont insuffisantes", explique Emila Hoxhaj, porte-parole du collectif et présidente de la FEF (Fédération des Étudiant·e·s Francophones). "Ce sont des primes ou alors des subventions, mais c’est toujours le même argent qui est utilisé, l’argent des contribuables, des travailleurs qui sont venus aujourd’hui. Ce qui pénalise des secteurs comme l’enseignement ou le secteur des soins de santé. Et donc, ce sont toujours les mêmes personnes qui subissent les sacrifices alors que d’autres s’enrichissent. Et donc trop is te veel. Il faut maintenant organiser cette colère vers le haut, vers les géants de l’énergie qui profitent de la crise."

Pour Nick Gortz, permanent CSC, "les problèmes que rencontrent les travailleurs et les étudiants et les pensionnés et les indépendants, globalement se rejoignent pour l’instant." Cette unité est donc "quelque chose qui plaît énormément dans la mesure où ils sont pour l’instant recroquevillés sur eux-mêmes. Et le fait d’avoir d’autres personnes, d’autres horizons qui ne se côtoient pas et qui disent avoir les mêmes problèmes, ça suscite un certain enthousiasme et cela génère surtout de l’espoir."

Pour lui, la priorité est donc clairement de diminuer les prix de l’énergie. Mais aussi d’augmenter les salaires et de veiller à une fiscalité juste.

La précarité étudiante plus forte que jamais

"Vous avez des étudiants qui font la file dans des épiceries sociales pour pouvoir se nourrir et on trouve cela inacceptable", explique cette autre manifestante, Hajar, une étudiante en droit à Saint-Louis. "Vous avez également des étudiants qui cherchent un kot qui ne trouvent pas de kot et quand ils en trouvent c’est hors prix. Les charges vont avec, le loyer augmente parce qu’il est indexé. Nous, on demande que l’on bloque cette indexation et que l’on revienne à des prix qui sont abordables pour les étudiants qui sont déjà dans une précarité naissante."

Pour elle, cette crise montre aussi qu’il y a clairement un problème de société aujourd’hui.

Enfin, il y a Antoine Giet. Ce comédien se promène avec un personnage géant, prénommé Camille : "Camille est révoltée. Elle en a marre pour plein de choses. Pour le climat, il y a quelques mois, et aujourd’hui, contre le prix de l’énergie", explique-t-il. Aujourd’hui, dit-il "Camille exige que l’on bloque les prix et que l’on taxe les surprofits."

Un secteur culturel davantage précarisé

Ce géant, prénommé Camille, exige que l’on bloque les prix de l’énergie et que l’on taxe les surprofits.

Antoine Giet rappelle dans le secteur culturel, on ne gagne pas très bien sa vie. "Donc cette crise, on la ressent fort". Non seulement dans le privé, mais aussi sur les lieux de travail puisque "certains répètent dans des salles qui ne sont pas chauffées, parce que chauffer une salle de spectacle coûte extrêmement cher et que les subventions n’ont pas augmenté."

Mais les peintres ou les sculpteurs évitent de chauffer leur atelier, nous confie-t-il. Ce qui les oblige à travailler avec des gants, ce qui complique leur travail.

Même réalité, ajoute-t-il, pour les étudiants au conservatoire "qui se retrouvent à ne pas pouvoir faire du piano avec des gants. Et donc, ils crèvent de froid. Donc c’est vraiment très difficile."

Et d’ajouter que "comme tous citoyens avec des salaires pas très élevés on voit nos factures s’envoler et donc, on en a marre. Et donc trop is te veel !"

Au final, tous promettent qu’il ne s’agit là que d’une première manifestation et qu’il y en aura beaucoup d’autres en attendant de véritables changements.

"Le blocage des prix de l’énergie et la taxe sur le surprofit, on ne la lâchera pas !", conclut notre artiste.

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