Si de petits fournisseurs désertent le marché bruxellois, ce n'est pas toujours à cause de la législation régionale "trop protectrice" des consommateurs qui impose le passage devant un juge de paix avant d'entamer des démarches de recouvrement des impayés ou de limitation de la consommation. Pour le ministre bruxellois de l'énergie, Alain Maron, un autre facteur entre en jeu. "Il y a une forte tension sur le marché international du gaz avec des prix qui sont extrêmement élevés. Idem pour l'électricité. Ca met en difficultés un certain nombre de petits fournisseurs d'énergie, qui sont contraints de vendre, dans un certain nombre de cas, leur énergie moins chère que ce qu'ils l'ont achetée. On a du reste vu deux fournisseurs tomber en faillite en Flandre ces dernières semaines", conclut Alain Maron.
Pour autant, les critiques adressées par les opérateurs à la législation bruxelloise s'avèrent, au moins en partie, fondées. Le ministre travaille à une réforme. "Le cadre de régulation à Bruxelles va être modifié. Il y a un texte qui passe en dernière lecture au gouvernement dans quelques semaines et qui sera ensuite déposé au Parlement. Il vise à la fois à garantir l'accès à l'énergie à un maximum de Bruxelloises et de Bruxellois en supprimant, par exemple, les compteurs à budget, tout en faisant en sorte que le poids de la charge des dettes que peuvent subir les fournisseurs ne soient pas exclusivement chez eux. C'est donc faire en sorte que quand un client est en difficulté de payer sa facture et est en défaut de paiement, il bascule vers un fournisseur par défaut le temps de se remettre en ordre avec un plan d'apurement de sa dette."
Le fournisseur d'énergie par défaut ne serait plus un des opérateurs privés présents sur le marché mais l'intercommunale Sibelga. Les plans d'apurement pour les consommateurs en défaut de paiement seraient pris en charge par les CPAS.