Economie

"Trop vert pour être vrai ?" une campagne pour vous aider à repérer les allégations trompeuses lors de vos achats

© getty images

Par Miguel Allo via

Alors que de plus en plus de consommateurs souhaitent réduire leur impact sur l’environnement, des entreprises tentent d'en tirer profit en mettant en valeur leurs efforts dans ce domaine sur leurs produits. Mais comment être certain que ce qui est écrit est vrai et n’est pas avant tout une façon d’appâter les personnes sensibles à ces discours. Car, ces affirmations doivent être "vraies, précises, non équivoques et non exagérées", nous dit le SPF Economie qui lance aujourd’hui une campagne "Trop vert être vrai ?" pour alerter la population et les entreprises "sur l’utilisation trompeuse d’allégations environnementales" telles que "écologique", "vert" ou "neutre en carbone".

Esprit critique

Sachant cela, comment déceler des informations qui ne seraient pas "vraies, précises, non équivoques et non exagérées" ? Autrement dit, comment ne pas tomber dans le panneau d’une politique de "greenwashing" mise en place par une entreprise ?

En attendant d’autres initiatives d’ordre politique, le SPF Economie propose, par exemple, de vérifier si les déclarations telles que "verte" sont fondées et si des termes tels que "durable", "écologique", etc. sont expliqués. Idem pour les logos et les images. Quel est l’aspect du cycle de vie du produit qui est concerné : l’extraction des matières premières, la production ou le recyclage. Ce qui est mis en avant, n’est-il tout simplement pas une obligation légale ou une pratique courante. "Certaines entreprises présentent parfois des allégations environnementales comme s’il s’agissait d’un effort supplémentaire de leur part, alors qu’elles y sont contraintes." Autre exemple, une mention qui ferait état d’une réduction du CO2 de 30%. Par rapport à quoi : un concurrent, la gamme précédente du produit, etc. Tout cela doit être expliqué.

Au-delà de ces conseils, il existe évidemment des labels pour aider le consommateur à choisir. Encore faut-il qu’ils soient fiables. Le site Ecoconso a publié une brochure qui reprend et compare les différents labels existants. A côté des marquages environnementaux bien établis avec des labels vérifiés et des cahiers des charges, il existe aussi des marquages qui "induisent complètement en erreur" le consommateur, explique Jonas Moerman de l’asbl écoconso. Car, rien n’interdit à une entreprise de créer un label ou une mention.

Signaler les pratiques commerciales trompeuses

Cependant le code du droit économique interdit les pratiques commerciales trompeuses. "Et donc, si vous donnez une information à un consommateur concernant les caractéristiques d’un produit et que ça ne correspond pas à la réalité, on peut être dans ce qu’on appelle les pratiques trompeuses", précise le porte-parole du SPF Economie, Etienne Mignolet.

Idem concernant la publicité. Celle-ci ne peut pas être trompeuse et le consommateur doit recevoir une série d’informations pour pouvoir effectuer son achat en toute connaissance de cause. Des informations qui doivent être claires et compréhensibles.

Les personnes qui estiment être confrontées à des pratiques trompeuses peuvent le signaler au point de contact. Notons qu’en 2022, le SPF Economie a reçu 21 signalements concernant des problèmes liés à des allégations environnementales. 50 enquêtes ont aussi été menées qui ont conduit à 36 avertissements. Toutes les entreprises qui ont reçu un avertissement se sont mises en règle, nous dit-on.

Le label est une indication, mais n’est pas le seul critère

Parmi les labels les plus fiables, nous dit-on chez écoconso, il y a l’écolabel européen, le label allemand Ange Bleu, Nordic Swan, etc. Il y a le label européen pour l’agriculture biologique, souvent accompagné d’un label national. Des labels existent aussi pour le commerce équitable, la gestion des forêts, etc. Un autre point de repère peut être la liste des produits qu’il est possible d’acheter avec les écochèques.

Jonas Moerman, précise aussi que l’absence de label ne veut pas dire qu’un produit n’est pas bio, écoresponsable, etc. "La labélisation peut coûter, donc il peut y avoir de petits producteurs qui ne font pas labéliser leurs produits. On se retrouve des fois avec des produits qui pourraient être recommandés, mais qui n’ont pas de labels." Le label ne doit donc pas être le seul critère pour ce spécialiste et il faut rester attentif à d’autres indications.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Tous les sujets de l'article

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous