L’assaut de la capitale par les talibans semble peu réaliste pour Maari (prénom d’emprunt), qui fait partie de ces cinq femmes qui ont décidé d’envoyer leur récit à la BBC.
Ce dimanche-là, Maari, cette ancienne militaire de l’armée afghane s’en va, comme chaque matin, travailler dans un ministère s’attendant à une journée bien remplie.
A son arrivée sur lieu de travail, ses collègues hommes se montrent étonnés. "Vous êtes venue travailler !", disent-ils. "Je ne pense pas que Kaboul va tomber", rétorque-t-elle.
Mais à peine a-t-elle posé son sac près de son bureau que son patron la confronte : "Allez dire à toutes les femmes de rentrer chez elles". Maari s’exécute, allant de pièce en pièce disant aux employées de partir tout de suite. Mais quand son responsable lui demande de rentrer chez elle, elle refuse. "Tant que mes collègues masculins restent et travaillent, je le fais aussi", dit-elle.
Il faut savoir que Maari est une haute fonctionnaire avec un dossier militaire impressionnant. Finalement, son patron accepte à contrecœur et elle reste travailler aux côtés de ses collègues masculins. Mais plus la journée passe, plus les informations faisant état de l’entrée des talibans à Kaboul deviennent impossibles à ignorer. Le patron de Maari décide de fermer les portes du ministère et de renvoyer tout le monde à la maison. Elle n’y est plus jamais revenue.