Dans l'air du temps

Tu veux ou tu veux pas ? Une question qui propulsera le jazzman Marcel Zanini vers la lumière

Marcel Zanini, en 2012

© Trago / Getty Images

Dans l’air du temps, Réal Siellez nous raconte l’histoire d’une musique emblématique qui permettra à Marcel Zanini d’avoir son pass dans la cour des grands jazzmen.

Dans l'Air du temps

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Nous sommes en 1969 et un homme au look à contre-emploi de la chanson à succès nous vient avec une simple question qui swing, et ça fait un tabac… Tu veux ou tu veux pas ? 

Marcel Zanini vient de s’éteindre le 18 janvier 2023 à l’âge de 99 ans… il sera connu pour ce titre et pourtant… grand musicien, grand clarinettiste, il commencera dans l’orchestre de Léo Missir.

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Il fonde son premier groupe, part 4 ans à New York, revient à Marseille, et puis en 1962, à presque 40 ans il sort son premier 45 tours… son ancien chef de bande, Léo Missir lui propose en 1969 d’écouter une adaptation d’une chanson brésilienne, Nem Vem Que Não Tem de Wilson Simonal.

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La rencontre avec les rythmes brésiliens

Nem Vem Que Não Tem que nous pouvons traduire par "Ne viens pas"… pas question ici de savoir si on veut ou ne veut pas, on ne s’approche tout simplement pas. C’est à Rio de Janeiro qu’on a chanté pour la première fois, c’est l’un des grands compositeurs de tubes de l’époque, Carlos Imperial, qui a composé ce hit-ci. Et cette musique est chargée d’une histoire, elle fait partie d’un courant musical appelé le pilantragem, un mouvement qui veut créer une samba légère, volontairement inconsciente, nonchalante. Assez loin d’idéaux révolutionnaires qui secouent le pays à l’époque. Carlos Imperial parle du pilantragem comme "l’apothéose de l’irresponsabilité consciente".

Par la suite, son interprète Wilson Simonal se serait compromis avec la dictature politique, mais le morceau Nem Vem Que Não Tem, il est devenu un grand classique de la chanson brésilienne.

Le rythme brésilien enflamme Zanini, musicalement il va valoriser les guitares électriques et pour le rapprocher des Français plus yéyés, tout en gardant la samba, et c’est Pierre Cour (1916-1995) qui en fait l’adaptation francophone, lui qui a déjà connu plus d’un succès.

Quand Zanini enregistre son Tu veux ou tu veux pas, la sortie du disque est sans cesse repoussée de mois en mois, et voilà qu’un sex-symbol de l’époque, l’enregistre également.

Brigitte Bardot entre dans la danse

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Brigitte Bardot sort Tu veux ou tu veux pas quelques mois à peine après Zanini, et ce dernier avec sa grosse moustache, ses lunettes kilométriques et son bob benoîtement posé sur le crâne, craint qu’elle lui fasse de l’ombre. C’est tout le contraire parce que le public a tout simplement craqué pour ce monsieur au look d’antihéros. Ce tube lui a permis de faire toute sa vie ce qu’il aimait plus que tout, du jazz.

Et quand on lui demandait si son amour pour le jazz exigeant n’était pas contradictoire avec son tube… il confie lui-même que cette question l’exaspère.

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Zanini aura toute sa vie décide de s’amuser en s’adressant à la fois au public populaire, et au public de jazzeux exigeant.

Réal Siellez vous propose d’écouter une chanson qui a voyagé du brésil aux clubs de jazz européen… à vous de décider où vous placez vos envies…

Tu veux ou tu veux pas, une musique de Carlos impérial, des paroles de Pierre Cour, et une interprétation légendaire de Pierre Zanini en 1969 sur le single du même nom… c’était dans l’air du temps… ça l’est toujours.

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