Le lieu de détention et les motifs exacts de l'arrestation vendredi d'un des hommes forts d'Ennahdha restaient inconnus samedi, ont dénoncé ce parti d'inspiration islamiste et un organisme public de défense des droits.
L'Instance nationale de prévention de la torture (INPT), une autorité indépendante, a déploré s'être heurté à un silence complet des autorités.
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Selon l'INPT, l'incertitude régnait aussi concernant le lieu de détention de Fathi Baldi, un ancien cadre du ministère de l'Intérieur, interpellé vendredi comme lui.
Fathi Al-Jarray, président de l'INPT qui a pour mandat d'assister les personnes privées de liberté et de leur rendre visite en détention, a dit sur Facebook avoir contacté en urgence le ministère de l'Intérieur et n'avoir reçu "aucune réponse".
Là, c'est encore plus grave car on ne sait même pas où ils sont détenus
"On n'a que des bouts d'information. Il y a déjà eu des mises en demeure l'été dernier de certaines personnalités placées en résidence surveillée à leur domicile. Mais là, c'est encore plus grave car on ne sait même pas où ils sont détenus", a expliqué à l'AFP Lotfi Ezzedine, l'un des responsables de l'INPT.
Selon cet avocat, ces deux personnes ne se trouvent "pas dans un lieu de détention officiel, ni chez eux, ni dans un poste de police", déplorant que le lieu reste "tenu secret".
"Absence de motivations claires"
L'avocat a aussi dénoncé "l'absence de motivations claires" pour des arrestations qu'il a qualifiées de "non constitutionnelles".
L'INPT a constitué des équipes pour collecter des informations et intervenir en faveur des deux personnes interpellées.