Le premier drone de Baykar, un mini-engin lancé à la main, pesant 10 kg et sorti en 2006, ne volait qu’à environ trois mètres. Baykar a affiné sa conception, jusqu’à pousser cet appareil à voler durant plus d’une heure. Le potentiel de l’entreprise était bien présent, Selçuk poussant même les tests sur les terrains en guerre, pour être sûr de l’efficacité de ses outils.
Que ce soit dans les frontières internes de la Turquie, dans le Caucase ou encore en Libye, Baykar profite des conflits armés pour améliorer ses drones en conditions réelles.
Le "Bayraktar TB2", oiseau de mauvais augure pour les Russes
Dès 2014, Bayraktar commence à développer un drone plus grand, débouchant sur un prototype du TB2, un aéronef à deux moteurs à hélice suffisamment grand pour transporter des missiles capables de frapper avec précision une cible de seulement quelques mètres carrés à huit kilomètres de distance. Ce véhicule aérien sans pilote peut atteindre jusqu’à 13,75 km d’altitude (45,118 pieds) et voler près de 24 heures sans avoir besoin de ravitaillement.
Les avantages que les forces ukrainiennes parviennent à tirer des TB2 sur le terrain sont nettement supérieurs au coût d’utilisation de ces engins. C’est l’instrument idéal en matière de défense.
En 2019, l’Ukraine achète une flotte d’au moins six TB2 pour 69 millions de dollars, un prix dérisoire par rapport à d’autres drones américains ou français comme l’explique Alain De Neve, chercheur à l’Institut Royal Supérieur de Défense (IRSD) : "Ce sont des drones peu coûteux (entre 1 et 2 millions de dollars par pièce, voire plus en fonction des options, ndlr.) et les avantages que les forces ukrainiennes parviennent à en tirer sur le terrain sont nettement supérieurs au coût d’utilisation de ces engins. C’est l’instrument idéal en matière de défense", explique l’expert.