Pourtant, sur les tournages de cinéma, les réalisateurs utilisent de plus en plus souvent des caméras 8K. C’est le cas, par exemple, du dernier film de Joachim Lafosse, Les intranquilles, dont la photo a justement été dirigée par J-F Hensgens.
"C’est un peu compliqué à expliquer. Mais nous ne cherchons pas à ajouter des pixels à l’image", confie l’intéressé. "La 8 K est une technique qui nous permet plutôt de jouer sur les profondeurs de champ, ici en l’occurrence, pour isoler visuellement un personnage de son environnement."
De toute façon, une fois tournées, les images d’un film sont mastérisées (transformées) en full HD. Le nombre de pixels est donc divisé par 16 avant d’arriver dans le salon du téléspectateur !
Un long métrage en 8K, cela pèse 100 terabytes de données. C’est énorme. Et cela coûte cher. Les producteurs ne sont pas très chauds.
"Il ne faut pas négliger le problème du stockage des données", ajoute Louis-Philippe Capelle, patron de la société Eye-Lite, spécialisée dans la location de matériel de tournage de cinéma. "Un long métrage en 8K, cela pèse 100 terabytes de données. C’est énorme. Et cela coûte cher. Les producteurs ne sont pas très chauds."
Sans compter que la plupart des professionnels du cinéma considèrent que les images trop nettes sont peu esthétiques, désagréables à regarder. "Nous ne cherchons pas des images de plus en plus nettes", explique JF Hensgens. "Au contraire. Nous avons tendance à dégrader les images captées par des caméras de plus en plus performantes."