Au vu des réactions extrêmement négatives de la part des streameurs, Twitch a décidé de présenter une fois de plus ses excuses. Pour rappel, la plateforme avait annoncé de nouvelles règles à respecter en ce qui concerne les publicités (visuelles et sonores) incrustées directement dans le flux des streameurs. Dans leur tweet de cette nuit, Twitch a communiqué :
Ces directives sont mauvaises pour vous et mauvaises pour Twitch, et nous les supprimons immédiatement.
Ils déclarent comprendre la nécessité de revenus pour les streameurs via du sponsoring de marques. Ils assurent qu’ils "ne veulent pas entraver la liaison entre les deux parties" et "travailler avec notre communauté pour créer la meilleure expérience sur Twitch, et pour ce faire, nous devons être clairs sur ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons".
Tout semble être pardonné. Sauf que.
Twitch a évidemment supprimé la page contenant leur nouvelle politique publicitaire pour mieux la reformuler. Sauf que les règles en question restent toujours inscrites dans les conditions d’utilisation de la plateforme de streaming.
© Capture d’écran – Twitch
Si l’on se réfère à ce douzième point des conditions d’utilisation, la nouvelle politique publicitaire censée être reformulée en ce moment même est tout de même d’application.
Twitch a le droit exclusif de monétiser les services Twitch, […]. Cela signifie que vous ne pouvez pas, et que vous ne pouvez pas permettre à un tiers, d’insérer ou d’intégrer des unités publicitaires préenregistrées dans votre flux en direct, y compris, sans limitation, des publicités vidéo (qu’elles soient pré-, mi- ou post-roll), des affichages ou des "bannières" publicitaires, et des publicités audio.
Et pour les streameurs partenaires de Twitch ?
Au vu de cette nouvelle réglementation très peu claire, voire disons-le, chaotique, Twitch n’a évidemment pas oublié de notifier ses streameurs partenaires. Ces derniers sont des streameurs qui peuvent monétiser leurs streams, disposer de plus d’avantages, qu’ils soient pécuniaires ou directement liés au stream (plus d’emojis, par exemple).
Ces streameurs partenaires ne tarderont pas à recevoir des e-mails de la part de Twitch afin de les notifier des changements en interne.
Ces changements impliquent :
- La non-exclusivité : les streameurs peuvent désormais streamer sur d’autres plateformes que Twitch mais pas en même temps ! Par exemple, ils ne peuvent pas streamer en même temps sur Twitch et sur Youtube. Seule exception : les streams réalisés via téléphone sur Instagram ou TikTok.
- Une "meilleure visibilité" : en termes de monétisation. Le streameur sera notifié 30 jours avant tout changement concernant la politique de monétisation.
- La rémunération directement visible sur le tableau de bord du streameur (et non plus seulement via leur contrat de partenaire).
- Pas d’obligation contractuelle définie : il n’y a pas de durée fixe pour le contrat, le streameur peut donc quitter le programme à tout moment si lui ou Twitch décident de mettre fin à l’accord.
- Paiement des streameurs et retenue sur l’impôt aux USA : certains frais que le streameur reçoit de la part de Twitch pour la diffusion en direct peuvent être traités comme des paiements de services à des fins fiscales aux États-Unis.
Si les streameurs partenaires n’acceptent pas ces nouvelles règles, leur contrat de partenaire sera résilié à la prochaine date d’entrée en vigueur du contrat et ils redeviendront des affiliés jusqu’à ce qu’ils acceptent.
Une migration chez le concurrent ?
Évidemment, de l’autre côté, la plateforme de streaming Kick se frotte les mains. Reposant sur un groupe de casinos américains, Kick n’a pas hésité non seulement à se moquer ouvertement de la désormais feu-politique publicitaire de Twitch mais à aussi, dans la foulée, publier leur nouveau programme de rémunération.
Si les détracteurs n’ont pas hésité à franchir le pas et à s’installer sur Kick au vu de ces avantages, nombre d’utilisateurs de Twitch et des réseaux semblent tout de même sceptiques. "Trop beau pour être vrai", 16$ de l’heure étant assez faramineux surtout si 95% de la répartition revient au streameur.
Twitch s’est-il enfin dégoté un concurrent digne de ce nom ? Pas si sûr. Les conditions de Kick étant réellement trop belles pour être vraies, il est nécessaire de rester vigilent face à cette plateforme qui repose sur les jeux de hasard et d’argent.
