Tranchées à Tchernobyl
"L'équipe du CICR, qui comprend trois véhicules et neuf personnes, n'a pas atteint Marioupol et n'a pas pu faciliter le passage en toute sécurité des civils aujourd'hui", avait alors déclaré l'organisme dans un communiqué.
"Ils essayeront à nouveau samedi de faciliter le passage en toute sécurité de civils de Marioupol", a ajouté la Croix-Rouge.
Cette dernière a souligné que "pour que l'opération réussisse, il est essentiel que les parties respectent les accords et fournissent les conditions nécessaires et les garanties de sécurité".
Des conditions fragilisées par la poursuite des combats. La Russie a accusé vendredi l'Ukraine d'avoir mené une frappe par hélicoptères sur son sol et agité la menace d'un durcissement des négociations.
L'attaque aérienne a touché les installations de stockage de carburant du géant de l'énergie Rosneft à Belgorod, ville russe à environ 40 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine.
Kiev n'a pas voulu dire si elle était derrière l'attaque, le président Zelensky déclarant à la chaîne américaine Fox News: "Je suis désolé, je ne discute pas de mes ordres en tant que commandant en chef".
Le ministère britannique de la Défense a tweeté vendredi soir que la destruction de réservoirs de pétrole à Belgorod ainsi que les explosions dans un dépôt de munitions près de la ville ajouteraient "probablement une pression supplémentaire à court terme sur les chaînes logistiques russes déjà très sollicitées".
L'Ukraine a également averti que les soldats russes ayant quitté la centrale nucléaire de Tchernobyl - site du pire accident nucléaire au monde, en 1986 - après des semaines d'occupation ont pu être exposés à des radiations.
"La Russie s'est comportée de manière irresponsable à Tchernobyl" en creusant des tranchées dans les zones contaminées et en empêchant le personnel de la centrale de remplir ses fonctions, a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.
Nouvelle aide américaine
Selon Volodymyr Zelensky, la Russie consolide et prépare des "frappes puissantes" dans l'est et le sud de l'Ukraine, contrairement aux déclarations affirmant une baisse des affrontements.
"Donnez-nous des missiles. Donnez-nous des avions", a plaidé le président ukrainien sur Fox News. "Vous ne pouvez pas nous donner des F-18 ou des F-19 ou tout ce que vous avez ? Donnez-nous les vieux avions soviétiques. C'est tout... Donnez-moi quelque chose pour défendre mon pays avec".
La demande a été entendue par les Etats-Unis, qui ont annoncé jusqu'à 300 millions de dollars supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine, comprenant des systèmes de missiles guidés par laser, des drones "kamikazes" Switchblade, ainsi que des drones légers de type Puma.
"Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine depuis la prise de fonction de l'administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d'aide militaire depuis l'invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie", a précisé le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Les pourparlers de paix entre les responsables ukrainiens et russes ont repris vendredi par vidéo, mais le Kremlin a prévenu que l'attaque à Belgorod entraverait les négociations.
"Ce n'est pas quelque chose qui peut être perçu comme créant des conditions confortables pour la poursuite des négociations", a averti le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Dimanche, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, sera à Moscou afin d'essayer d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire" en Ukraine, a annoncé vendredi le chef des Nations unies, Antonio Guterres.