Alors que la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus importante d’Europe, est sous contrôle russe depuis plusieurs semaines, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique et le secrétaire général de l’ONU se disent grandement préoccupés. Une catastrophe sur le site menacerait même l’Europe entière, a prévenu de son côté le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Pour cause, la centrale compte six réacteurs nucléaires, soit l’équivalent des centrales de Doel et de Tihange réunies, et des installations qui contiennent le combustible nucléaire déchargé de la centrale. "Donc, tout ça, c’est un potentiel, en cas de bombardement sur ces bâtiments, qui peut provoquer un relâchement de radioactivité", a rappelé Hamid Aït Abderrahim, professeur invité à l’École polytechnique de l’UCLouvain et directeur adjoint du Centre d’études de l’énergie nucléaire, au micro de La Première.
"C’est ça la chose qui est la plus crainte aujourd’hui, même si ces installations ont subi, après Fukushima, les stress tests, comme toutes les installations nucléaires du monde, et les réacteurs de Zaporijia ont répondu aux tests de stress tests. Maintenant, il est clair qu’on ne teste pas contre des missiles qui tombent sur des bâtiments. La chute d’un avion, les bâtiments du réacteur sont dimensionnés pour. Mais aujourd’hui, on est dans une situation de guerre sur ce site", a-t-il ajouté.