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Ukraine : près de 190.000 soldats russes seraient aux frontières, Washington menace de faire de la Russie un "paria" en cas d'invasion

Char russe près de la frontière ukrainienne, le 16 février 2022

© AFP o

Par Belga

La Russie aurait déployé entre 169.000 et 190.000 soldats en Ukraine, ainsi qu’à sa frontière, selon la dernière estimation américaine communiquée vendredi. Ce nouveau chiffre a été mentionné vendredi par l’ambassadeur américain auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et relayé par plusieurs médias américains.

Le dernier rapport américain faisait état de 150.000 militaires. Il s’agit de la plus grande mobilisation militaire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le 30 janvier dernier, les Etats-Unis avaient affirmé que 100.000 militaires russes étaient présents dans la région. Mardi dernier, le président américain, Joe Biden, faisait état de 150.000 soldats.

Sujet de notre journal télévisé de 19h30:

Cela inclut le personnel militaire le long de la frontière avec l’Ukraine, au Bélarus, ainsi qu’en Crimée, selon les autorités américaines, tout comme des séparatistes soutenus par la Russie, ainsi que les troupes dirigées par la Russie dans l’est de l’Ukraine. Une région en proie à une importante escalade des tensions entre les séparatistes ukrainiens et Kiev.

Moscou a justifié cette augmentation de troupes par des exercices militaires conjoints avec le Bélarus. La Russie a annoncé de nouveaux exercices à grande échelle en Crimée, ainsi qu’en mer Noire.

Les nouveaux chiffres américains ont été annoncés lors d’une réunion d’urgence de l’OSCE.

Un entretien téléphonique est, par ailleurs, prévu entre les chefs de la Défense russe et américain vendredi. Un autre aura lieu entre les représentants de la diplomatie des deux pays la semaine prochaine.

Extrait JT du jeudi 17 février 

Les sanctions internationales promises par les Occidentaux si le président Vladimir Poutine décide d'envoyer des troupes envahir l'Ukraine feront de la Russie un "paria", a prévenu ce vendredi un haut responsable de la Maison Blanche plus tard dans la journée.

"Elle deviendrait un paria pour la communauté internationale", a déclaré à des journalistes le conseiller adjoint à la sécurité nationale pour l'économie internationale de la Maison Blanche, Daleep Singh.

La Russie serait en outre "isolée des marchés financiers mondiaux et privée des apports technologiques les plus sophistiqués", a-t-il précisé avant d'affirmer que les Etats-Unis étaient "prêts" en cas d'utilisation par la Russie des ressources en énergie comme levier de pression.

"Nous avons pris des mesures (...) pour nous coordonner avec les plus grands consommateurs d'énergie et les producteurs d'énergie pour nous assurer que nous ayons des approvisionnements continus en énergie, et des marchés de l'énergie stables", a soutenu Daleep Singh.

Washington avait déjà affirmé que le gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l'Allemagne par la voie maritime, n'entrerait pas en activité si Moscou venait à attaquer l'Ukraine.

Lors de la même conférence de presse, la conseillère à la Maison Blanche pour les piratages informatiques, Anne Neuberger, a accusé la Russie d'être "responsable" des dernières cyberattaques ayant visé mardi plusieurs sites internet militaires officiels ukrainiens et deux banques publiques, des attaques pour lesquelles le Kremlin avait nié toute responsabilité.

Réaction du chef de l'OTAN :

L'Europe est confrontée avec la présence massive, selon les Occidentaux, de soldats russes près de la frontière ukrainienne, à "la plus grande concentration de forces militaires" depuis la Guerre froide, a estimé vendredi soir le secrétaire général de l'Otan.

C'est "beaucoup plus que des manoeuvres" et "la Russie est assurément en mesure, sans autre forme d'avertissement, d'attaquer" l'Ukraine, a dit Jens Stoltenberg à la chaîne de télévision allemande ZDF.

"Il ne peut y avoir aucun doute sur le fait que nous assistons à la plus grande concentration de forces militaires depuis la fin de la Guerre froide", a jugé à ce sujet Jens Stoltenberg, en marge de la Conférence sur la Sécurité de Munich, grand rendez-vous annuel sur les questions de défense, qui s'est ouverte dans la journée.

Le secrétaire général de l'Otan a souligné dans ce contexte suivre de près le débat qui enfle en Suède et en Finlande sur une possible adhésion à l'Otan, en raison des tensions russo-ukrainiennes, alors que ces deux pays nordiques n'en font pas partie aujourd'hui.

"Nous écoutons très attentivement ce qui vient de Suède et de Finlande, ils ne se sont pas portés candidats" à une adhésion à l'Alliance atlantique, "mais ils ne veulent pas non plus que l'Otan ferme la porte au cas où un jour ils voudraient le faire", a-t-il dit.

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