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Un agent sur cinq est en arrêt maladie à la zone de police Bruxelles Nord

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Encore des perturbations dans la zone de Police Nord qui couvre les communes d’Evere, Saint-Josse, et Schaerbeek. Mais ce jeudi, l’accueil est assuré dans les 5 commissariats. Hier seulement deux étaient ouverts. Depuis mardi les policiers d’intervention se font porter pâle, couverts par un certificat médical. Ils protestent contre un énième acte de violence dont ils ont été victimes dimanche dans le quartier Nord. Soit un mois après la mort de leur collègue Thomas Montjoie. "Moi ce que je sais, c’est que j’ai 20 pourcents de mon personnel qui est malade. La plupart des certificats couvrent plusieurs jours donc on sait que, pour quelques jours encore, on sera confronté à cet absentéisme aigu", précise Olivier Slosse, chef de la zone de police Bruxelles Nord.

Un quartier à part

Ce nouvel incident dimanche est en fait la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le syndicat SNPS dénonce une situation globale devenue intenable. "L’incident de dimanche n’a rien à voir avec l’agression mortelle de Thomas Montjoie. L’unique point commun c’est que ça se passe à nouveau dans le quartier Nord", réagit Olivier Slosse.

"C’est clairement un quartier à part parce qu’il y a plusieurs phénomènes sociétaux, certaines problématiques et des dynamiques très différentes qui se rencontrent dans un territoire très précis, géographiquement très limité. Et puis, dans ce secteur-là, il y a des groupes de personnes pour lesquels l’arrestation, le fait d’être arrêté et de se retrouver en cellule est parfois un objectif, quelque chose qui est recherché. Pourquoi ? Parce que le fait d’être dans une cellule de police, même si c’est de passage pour quelques heures et même si la porte est fermée de l’extérieur, ça donne une certaine sécurité, on est au chaud, il y a un lit, il y a un repas, il y a possibilité d’aller à la toilette, etc. Je ne dis pas que c’est une majorité, mais ce sont des événements qui se passent. Ça démontre donc qu’il s’agit d’un quartier dans lequel il y a des dynamiques très différentes qui se téléscopent et pour lesquelles les réponses qu’on pourrait appeler unidimensionnelles — police, justice, etc. — vont toujours être inopérantes s’il n’y a pas une approche d’ensemble."

Manque de coordination

Pour Olivier Slosse, il manque de coordination entre les différents acteurs : police, justice, services d’aide, services de l’asile et de la migration. "Il y a des groupes pour lesquels on a pour le moment le sentiment que personne n’est responsable, qui sont en rue, voire dans des maisons squattées, voire dans des squats très grands. À quelques pas du quartier, il y a un squat où vivent 700 personnes dans des conditions difficiles. Il y a donc une crise de l’asile, mais aussi de l’accueil qui est très visible dans ce secteur-là. Et puis ce que nos agents attendent aussi, c’est qu’il y ait un suivi de leurs actions sur le terrain, notamment au niveau judiciaire. Pour qu’au final la sécurité dans le quartier Nord s’améliore."

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