Le projet "campus" sera bientôt lancé, annonce jeudi la secrétaire d’État à l’Égalité des chances Sarah Schlitz dans un communiqué diffusé un an après le mouvement #balancetonbar. Ce projet a pour objectif d’organiser des séances d’informations et d’actions en milieu festif et sur les campus universitaires, les hautes écoles et les écoles supérieures des arts afin de sensibiliser au consentement, aux violences sexuelles et de faire connaître les Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS).
Le 14 octobre 2021, au moins 1300 personnes, essentiellement des femmes, défilaient dans les rues d’Ixelles. L’Union féministe intersectionnelle autogérée (UFIA) appelait alors au boycott des bars et des clubs durant le vendredi de la manifestation. À la suite de témoignages rapportant des viols dans certains établissements Horeca, le mouvement #balancetonbar avait démarré dans le quartier festif du Cimetière d’Ixelles pour ensuite dépasser les frontières bruxelloises et belges.
A l’initiative de la commune d’Ixelles, une enquête par questionnaire avait été remplie par 826 femmes, entre 18 et 30 ans, qui fréquentent la place Flagey et/ou le Cimetière d’Ixelles. Près de la moitié des répondantes ont confié spontanément avoir déjà été victimes de harcèlement ou d’agressions sexuelles.
En juillet, le tribunal correctionnel de Bruxelles a notamment condamné un sorteur d’un bar du Cimetière d’Ixelles, le El Café, à une peine de 50 mois de prison. Il a été reconnu coupable de viol sur une étudiante âgée de 20 ans, commis en mars 2019. Le nom de ce débit de boissons est connu pour avoir été le lieu d’autres abus sexuels sur des jeunes femmes, dénoncés à l’automne dernier.
Dans un communiqué, la secrétaire d’État Sarah Schlitz a rappelé les actions entreprises par le fédéral : réforme du code pénal sexuel, ouverture de 3 nouveaux CPVS, deux centres supplémentaires devant ouvrir prochainement.
Une campagne nationale afin de faire connaître les CPVS sera déployée avant l’été 2023, lorsque les 10 CPVS prévus seront en fonction, ajoute Sarah Schlitz. Et le Plan d’Action National de lutte contre les violences de genre (2021-2025) est en phase de réalisation.
"La Belgique a beaucoup été imprégnée par ces mouvements, on voit qu’il y a véritablement un avant et un après, par exemple dans les festivals cet été, dans les lieux de sortie, sur les campus… Le mouvement #BalanceTonBar a éclaté au moment où je mettais sur pied mon Plan d’Action National de lutte contre les violences de genre. Ces mobilisations m’ont aidée à défendre un plan le plus ambitieux et complet possible en négociation avec d’autres ministres", a commenté la secrétaire d’État.