Le cancer, cet envahisseur qu’on appelle encore pudiquement "une longue maladie" lorsque l’issue est fatale. En réalité, on devrait parler "des" cancers. Pas tant parce qu’ils touchent des organes différents, mais parce que les cellules cancéreuses ne sont pas toutes de la même nature. Pour en venir à bout, la recherche démultiplie les efforts. Parfois, de façon inattendue.
C’est le cas de Kim de Keersmaecker et de son équipe de la KU Leuven. La jeune femme, responsable du Laboratoire des Mécanismes de la maladie pour le Cancer de cette université, s’est demandé si, parmi 1600 médicaments existants, il y en aurait un qui pourrait cibler les cellules malades de certains types de cancers. Et elle a abouti à… un antidépresseur connu, bon marché, qui s’est avéré efficace dans un modèle animal, sur des souris. La sertraline, qui existe sous forme générique, et que les patients connaissent peut-être sous le nom commercial de Serlin.