Justice

Un cas de torture infantile renvoyé de correctionnelle vers les assises à Bruges

Un cas de torture infantile renvoyé de correctionnelle vers les assises à Bruges – Illustration

© Getty

Par Belga, édité par Anne Poncelet

Le tribunal correctionnel de Bruges s’est déclaré lundi incompétent pour statuer sur un cas de torture de mineurs. Virginie V., aujourd’hui âgée de 42 ans, aurait accusé ses beaux-fils, âgés alors de 9 et 11 ans, d’avoir écrit des lettres de menaces et perpétré des actes de vandalisme. Les parents des victimes et l’autre belle-mère sont également jugés pour traitement inhumain.

En 2009, Virginie V. a entamé une relation avec Wika M. (aujourd’hui âgée de 48 ans), qui avait deux fils d’une relation précédente. Lorsque le couple a eu une petite fille ensemble, Wika M. a été bombardée de lettres de menaces qui semblaient provenir de la main de ses enfants. En outre, la famille a été touchée par des incendies criminels et d’autres actes de vandalisme.

Des enfants battus pour des faits qu’ils n’ont pas commis

Ces problèmes persistants ont également affecté la relation des enfants avec leur père, Davy V. (45 ans), et sa nouvelle compagne d’alors, Petra V. (50 ans). Les deux mineurs étaient ainsi parfois enfermés dans leur chambre et étaient également battus jusqu’à ce qu’ils reconnaissent avoir fait quelque chose. Finalement, les victimes avaient été placées dans des institutions pendant plusieurs années.

L’affaire a pris une nouvelle tournure lorsque Wika M., la mère, donc, des deux enfants, a voulu offrir un appareil photo à l’un de ses fils pour Noël en 2013. La lentille s’est avérée être vandalisée et la carte d’accompagnement avait été échangée par Virginie V., sa compagne et belle-mère des deux victimes. Ce n’est qu’en 2020 qu’un expert en écriture a conclu que cette dernière avait également rédigé les lettres de menace. L’intéressée nie cependant toute implication.

Devant le tribunal, les autres prévenus avaient aussi demandé leur acquittement en soulignant le rôle douteux de Virginie V.

Après les plaidoiries du 12 septembre, toutes les parties ont eu une nouvelle occasion de se positionner sur la qualification de torture. Si un mineur en est la victime et qu’elle a été perpétrée par une personne ayant autorité sur lui, le dossier doit alors normalement être traité par une cour d’assises.

Dans son réquisitoire, l’accusation avait cependant demandé l’acquittement pour torture. La partie civile et la défense s’étaient ensuite ralliées à cette position, espérant éviter un procès d’assises. La partie civile avait pourtant soulevé cette question au début du procès.

Le tribunal se déclare incompétent

Le tribunal s’est finalement déclaré incompétent lundi. Les quatre personnes concernées devraient donc comparaître en principe devant la cour d’assises. Ce jugement peut toutefois encore faire l’objet d’un appel. Dans ce cas, la cour d’appel de Gand devra examiner l’affaire. Si elle se déclare également incompétente, la chambre des mises en accusation de Gand devra alors se prononcer sur l’éventuel renvoi devant la cour d’assises de Bruges.

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