Un chantier spectaculaire pour la façade de l’église Saint-Joseph à Etterbeek

La croix de pierre et les seize statues qui ornent la façade de l’église Saint-Joseph vont être descellées et restaurées.

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L’opération est à la fois délicate et spectaculaire. Les seize statues et la croix qui ornent, depuis près de deux cents ans, la façade de l’église Saint-Joseph à Etterbeek vont être déposées une à une pour ensuite, être restaurées. C’était une nécessité. L’église n’a que deux siècles mais les pierres de la façade sont dégradées et menacent de se fragmenter. La rénovation devrait avoir lieu au cours des prochaines années mais l’état instable des statues nécessitait, lui, de prendre des mesures urgentes. D’où la décision de les déposer.

La croix risquait de tomber sur le parvis

"L’ensemble des statues est scellé avec une barre de fer sertie de plomb. Le plomb s’est désagrégé et le fer a rouillé. Ce sont donc ces ancrages métalliques qui sont la source du désordre, précise Romuald Cazier, de l’Atelier ARC, architecture et patrimoine, chargé de la restauration de l’édifice. La croix centrale qui se trouve entre les deux tours est la plus instable et la plus dangereuse puisqu’elle surplombe le parvis et la porte d’entrée de l’église",

Les statues et la croix ont chacune un poids de neuf cents kilos. "L’opération est délicate pour trois raisons. La restauration de l’objet que l’on veut sauver, la sécurité des hommes qui travaillent à plus de quarante mètres de haut et la sécurité des passants en bas". L’entreprise de construction chargée de la rénovation est ici accompagnée d’experts en voltige pour la sécurisation de la manœuvre.

Un projet d’urbaniste avant d’être un projet religieux

La Fraternité Saint-Pie X, qui regroupe les fidèles proches de Mgr Lefebvre, occupe l’église Saint-Joseph depuis 2001.
La Fraternité Saint-Pie X, qui regroupe les fidèles proches de Mgr Lefebvre, occupe l’église Saint-Joseph depuis 2001. © Tous droits réservés

L’église avait été construite entre 1842 et 1849. Elle n’est donc pas très ancienne. La capitale voulait alors marquer son expansion dans ce qui deviendra le quartier européen. Le quartier Léopold est la première partie "planifiée" de la ville. "Les urbanistes imaginent des rues en damier et y implantent des monuments, comme cette église, sans fidèles et sans religieux". C’est un projet d’urbanistes avant d’être un projet cultuel.

Aujourd’hui, l’église Saint-Joseph appartient au mouvement catholique intégriste de la Fraternité Saint-Pie X. Pour financer la restauration (plusieurs millions d’euros, selon les premières estimations), la paroisse, quelles que soient ses orientations liturgiques, peut espérer l’intervention de la région bruxelloise à raison de 80% du montant des travaux puisque ce bâtiment public est classé. "L’église est utilisée de façon conforme à sa vocation. Nous n’avons donc aucune raison de refuser le financement des travaux puisque l’état de ce bien classé justifie amplement notre intervention", relevait ce mercredi, Thierry Wauters, le directeur du patrimoine culturel chez Urban. Brussels.

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