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Un conducteur wallon sur dix conduit sous l’influence de médicaments, attention aux antihistaminiques

© Getty Images

Par Séverine Mahoux

Retour du printemps rime souvent avec retour des pollens de graminées. En cette période propice aux allergies et au fameux rhume des foins, nous sommes nombreux à prendre des traitements à base d’antihistaminiques, ces médicaments peuvent avoir des effets négatifs sur les capacités de conduite et augmenter le risque d’accident. L’Agence Wallonne pour la Sécurité Routière veille à rappeler les risques liés à la prise de médicaments au volant.

 

Peu de conducteurs conscients des risques liés aux médicaments

Selon une nouvelle étude de l’AWSR, un conducteur sur dix avoue avoir récemment pris le volant après avoir consommé des médicaments pouvant avoir un impact sur la conduite. Un chiffre préoccupant quand on sait que, tout comme la consommation d’alcool ou de drogue, ce type de médicament augmente le risque d’accidents. On estime que chaque année en Wallonie, environ 25 accidents de la route mortels sont liés à l’usage de médicaments ou de drogues. Peu conscients des risques, un quart des conducteurs wallons ignorent en effet l’impact potentiellement négatif de certains médicaments sur la conduite d’un véhicule. Plus d’un automobiliste wallon sur 4 considère par ailleurs que les médicaments avec avertissement pour la conduite sont moins dangereux que l’alcool au volant et cette proportion augmente à près de 2 sur 5 pour ceux qui avouent prendre le volant après en avoir consommé.

Cinq fois plus de risques d’accident

En Belgique, une personne sur six souffre du rhume des foins et c’est à cette période de l’année que les symptômes sont les plus importants. Pour lutter contre ces derniers, des traitements à base d’antihistaminiques sont souvent utilisés. Or, tout comme les antidépresseurs, les anxiolytiques ou encore les somnifères, ils font partie des médicaments parmi les plus dangereux au volant. Les effets secondaires varient selon le type de traitement et les doses consommées mais, de manière générale, un conducteur sous l’influence de ces médicaments sera moins vigilant, il rencontrera des difficultés à se concentrer et davantage tendance à somnoler, ses réflexes seront ralentis et dans certains cas, des troubles de la vue ou même des vertiges peuvent survenir. On estime qu’un conducteur qui a consommé des médicaments pouvant impacter la conduite risque en moyenne 5 fois plus d’avoir un accident. Et si ces médicaments sont associés à la consommation d’alcool, le risque d’accident explose littéralement et peut augmenter jusqu’à 50 fois. L’étude de l’AWSR révèle pourtant que plus d’un quart des conducteurs wallons qui conduisent sous l’influence de tels médicaments avouent parfois consommer de l’alcool en même temps.

Les symptômes sont souvent un danger sous estimé

Les symptômes allergiques eux-mêmes peuvent aussi être source de danger sur la route. Le manque de sommeil, qui est souvent de moins bonne qualité et moins réparateur lorsqu’on souffre d’allergies, augmente en effet les risques de somnolence et les yeux larmoyants et gonflés ainsi que les éternuements fréquents peuvent réduire la visibilité. Selon une étude de l’université de Maastricht, un rhume des foins non traité aurait ainsi le même effet au volant que le fait d’avoir bu 2 ou 3 verres d’alcool.

Quelques conseils pour limiter les risques

Pour diminuer les risques, il est indispensable de veiller à lire et respecter scrupuleusement la notice des médicaments qu’on est amené à consommer. L’étude de l’AWSR révèle que plus d’un Wallon sur dix ne prend pas la peine de le faire. Si ces médicaments affectent la vigilance et la concentration, il est préférable de ne pas les prendre avant la conduite. Pour limiter les symptômes allergiques au volant, il est utile de faire régulièrement changer le filtre à pollen du véhicule (tous les 15.000 kilomètres ou selon les indications du constructeur) et, lors de l’entretien du véhicule, de veiller à demander au garagiste de nettoyer le circuit de climatisation et d’aération de l’habitacle. Garder les fenêtres fermées pendant les trajets et privilégier la ventilation (ou la climatisation) de la voiture permet également de diminuer les risques d’éternuement et les yeux larmoyants au volant.

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