La Grande Forme

Un couple sur six concerné par l'infertilité : la fécondation in vitro, une option de PMA

La fécondation in vitro

© Getty Images

Par Daphné Fanon via

Un couple sur six consulte son médecin pour des troubles de fertilité. Pour leur venir en aide, il existe des techniques de procréation médicalement assistée. On parle notamment de "Fécondation In Vitro". Comment cela se passe-t-il ? Et de quoi s’agit-il exactement ? Plus d’explications dans "La Grande Forme" avec le Pr Wyns, chef du Service de gynécologie andrologie des Cliniques universitaires Saint-Luc, directrice médicale de la Banque de tissus et de cellules reproducteurs et professeure à l'UCLouvain.

Le premier "bébé éprouvette" est né en Grande-Bretagne en juillet 1978. Elle s’appelle Louise Brown. Elle a été conçue par Fécondation In Vitro (FIV). Depuis, plus de 8 millions d’enfants dans le monde sont nés de cette manière.

La FIV, c’est quoi ?

La Fécondation In Vitro, c’est la rencontre entre un ovule et le spermatozoïde pour obtenir une fécondation en laboratoire, hors du corps de la femme. "On recrée en laboratoire, ce qui se passe normalement au moment de la fécondation dans les trompes de la femme, c’est-à-dire un contact entre un ovocyte et un spermatozoïde" explique le Pr Wyns. 

Deux techniques possibles

  • La fécondation in vitro "classique" : un ovocyte rencontre des spermatozoïdes dans une boîte de culture et le processus de rencontre se fait sans l’intervention additionnelle des médecins ;
  • L’ICSI : L’injection intracytoplasmique. Le biologique injecte le spermatozoïde directement à l’intérieur de l’ovocyte.

La fécondation est un processus complexe avec de nombreuses étapes. Le fait de passer la membrane de l’ovocyte avec les spermatozoïdes n’est que le début de toutes ces étapes. La finalisation de cette fécondation s’opère toujours naturellement, sans l’intervention des médecins.

On a recours à ces techniques lorsqu’il est mécaniquement impossible de faire un enfant, et que d’autres techniques n’ont pas fonctionné. Un faible pourcentage de couples va avoir recours à un traitement médicamenteux. 

En seconde intention, il y a les inséminations intra-utérines : on augmente artificiellement le nombre de spermatozoïdes qui vont pouvoir atteindre l’ovocyte au sein des voies génitales de la femme. Grosso modo, 20% des couples vont avoir un succès avec cette technique. Les autres vont se tourner vers la Fécondation In Vitro.

Concrètement, comment ça se passe ?

Un bilan préliminaire est réalisé chez la femme et chez l’homme. Il faut poser l’indication de cette fécondation, et le processus lui-même consiste en trois étapes :

  • Stimulation ovarienne ;

On va donner des petites injections d’hormones, qui vont permettre d’obtenir une dizaine d’ovocytes, qui vont se développer en même temps, contrairement au cycle naturel, où un seul ovocyte va mûrir et se développer pour atteindre l’ovulation. Ce sont des petites injections que la patiente peut s’injecter elle-même. Ça dure une dizaine de jours.

  • La ponction d’ovocyte ;

Par échographie, on voit les petites poches dans lesquelles se trouvent les ovules. On appelle ça les "follicules". Ces follicules grandissent, et une fois qu’ils ont atteint une taille suffisante, on peut décider d’aller récupérer les ovules : "la ponction d’ovocyte." On va récupérer par aspiration, sous contrôle échographique, le liquide qui se trouve dans ces follicules et dans lequel baigne l’ovocyte. Une fois qu’on a l’ovocyte, on va le mettre en présence de spermatozoïdes au laboratoire via l’une des deux techniques ci-dessus. Après obtention de la fécondation, on va laisser l’ovocyte fécondé en culture durant plusieurs jours. Le nombre de jours va varier en fonction de ce que les médecins estiment être le plus approprier pour les couples.

  • Le replacement des embryons ;

À ce moment-là, on pourra réaliser le replacement des embryons qu’on a obtenu en culture. Soit vers le troisième jour, soit vers le sixième jour. C’est ce qu’on appelle le "transfère d’embryon". L’intervalle entre la ponction et le test de grossesse est de 15 jours.

Complication éventuelle

  • La complication qu’on craint le plus, c’est le fait de faire ce qu’on appelle une "hyperstimulation ovarienne." Ce sont les patientes dont la réponse ovarienne est trop forte. Elles produisent trop de follicules. Cela risque de créer un certain nombre de déséquilibres au niveau de l’organisme. Mais il y a plusieurs possibilités de prévention tout au long du traitement.
  • Il y a également la possibilité, lors de la ponction d’ovocyte, d’un saignement qui se prolonge.
  • Le dernier risque, c’est la phase de stimulation. On peut avoir une hyperstimulation. Les liquides qui circulent au niveau des vaisseaux vont sortir, pour s’accumuler ailleurs. Ce qui crée des déséquilibres de la composition du sang et donc un risque de thrombose.

En Belgique, on a de la chance ; on a droit à six tentatives de fécondation qui sont remboursées. Il faut que l’équipe médicale qui s’occupe du couple respecte la législation, liée à ce remboursement. Pour les patientes qui ont leur mutuelle en Belgique, le remboursement s’arrête à l’âge de 43 ans. Cet âge est défini par le fait qu’après cet âge-là, le taux de succès est extrêmement faible. La législation belge autorise toutefois les femmes à essayer la Fécondation In Vitro jusqu’à 45 ans, conclut le Pr Wyns.

Retrouvez "La Grande Forme" en direct du lundi au vendredi de 13 heures à 14h30 sur VivaCité. Vous avez manqué l’émission ? Nous vous invitons à la revoir sur Auvio ainsi que sur différentes plateformes de Podcast.
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