Un distributeur automatique d’argent dans chaque commune, la solution du pauvre ?

Parlons tout d’abord de cet accord qui engage tout le secteur bancaire belge. Que dit-il ? Tout d’abord, ce sont précisément 207 nouveaux distributeurs qui vont être installés sur tout le territoire. En même temps, les banques sont tenues de conserver des distributeurs qui étaient voués à disparaître.

Au total, ce sont 80 distributeurs automatiques de billets qui vont rester dans des endroits stratégiques, essentiellement à Bruxelles, où de longues files d’attente se forment devant les machines. 

La seconde initiative, qui vise aussi à répondre au manque de plus en plus criant de distributeurs d’argent liquide chez nous, s’appelle Batopin et date déjà de 2020. C’est le nom d’une société créée par quatre grandes banques : Belfius, BNP Paribas Fortis, CBC et ING. "Batopin est reparti d’une page blanche pour concevoir un nouveau réseau de distributeurs de billets qui est destiné à remplacer les distributeurs existants des quatre banques en étant mieux adaptés aux nouveaux besoins, explique Vincent Bayer, le porte-parole de Batopin.

Un réseau neutre

"L’idée était d’installer un réseau neutre qui ne soit plus rattaché aux banques, qui soit détaché des banques justement pour ne plus être tributaire de là où une agence loue ou louait ses bureaux, mais bien pour permettre de choisir les bons endroits, poursuit le porte-parole de Batopin. Et ces bons endroits, c’est là où les gens sont réellement en quête de cash : dans des centres commerciaux, dans des quartiers où il y a beaucoup de commerces, dans des quartiers où il y a aussi beaucoup de cafés et de restaurants, à proximité de places publiques où vous avez régulièrement des marchés hebdomadaires qui sont organisés, et sur le trajet quotidien vers le travail, vers le shopping et vers les loisirs. C’est pour ça qu’on a, entre autres, signé un contrat avec la SNCB pour être présent dans une série de gares du pays."

Au total, Batopin compte mettre en place 720 distributeurs d’ici 2025.

Ce projet Batopin, c’est une sorte de mutualisation pour ces quatre grandes banques. Celles-ci argumentent souvent que la disparition des distributeurs vient du changement de pratiques des citoyens.

Elles auraient ainsi constaté en dix ans une diminution de 50 pourcents des transactions en cash. Autre problème mis en avant par les banques : une 'surconcentration' dans un même quartier de distributeurs de billets d’agences bancaires, concurrentes entre elles et sous-exploités.

Avec ce projet Batopin, tous les frais de mise en place et d’entretien des distributeurs sont pris en charge par ces quatre banques.

Quelle répartition pour ces distributeurs ?

Il s’agira tout d’abord d’endroits a priori centraux, des lieux de passage et des lieux de commerce. Mais qu’en est-il des régions rurales. "Il y a également, dans l’accord […] une partie qui explique cette répartition géographique en termes de couverture minimum, en fonction des différents environnements, à savoir deux kilomètres dans les zones urbaines, trois kilomètres dans les zones intermédiaires et cinq kilomètres dans les zones rurales", précise Vincent Bayer. C’est maintenant à la Banque nationale de Belgique de définir précisément ces différents emplacements. Elle va rentrer, dans les semaines qui viennent, en contact avec les différents opérateurs, dont Batopin, pour définir de façon définitive les emplacements supplémentaires." 

Les citoyens devraient retrouver un peu plus de possibilités de trouver du cash dans les prochaines années.

Un tiers des 720 distributeurs qui sont prévus par Batopin sont déjà en service en Belgique. Ils sont reconnaissables à leur enseigne Cash Points. Et l’accord plus large entre le gouvernement fédéral et les banques devrait porter le nombre total de distributeurs sur le territoire belge à 4000 d’ici 2027.

Mais les organisations qui défendent les consommateurs estiment que l’effort n’est pas suffisant. Elles réclamaient au moins 5900 distributeurs sur tout le territoire, c’était le nombre que la Belgique comptait fin 2021.

Pour ces associations, la répartition de ces distributeurs ne garantira pas l’accès à l’argent liquide pour tous sur tout le territoire de façon égale pour les citoyens.